Le directeur du logement et des équipements publics (DLEP) de la wilaya de Blida est sur la sellette depuis que l'affaire dite du wali de Blida a éclaté. Les autorités compétentes découvrent chaque jour des malversations et autres manœuvres frauduleuses au sein de cette direction du département de Mohamed Nedir Hamimid. En effet, un entrepreneur, répondant au nom de ETB domicilié à M'sila où l'actuel DLEP de Blida était en poste avant de venir à la Ville des roses, a fait main basse sur tous les marchés juteux de la wilaya. La DLEP de Blida a mis en place un dispositif qui permet à tous les coups à l'entrepreneur cité de remporter le marché convoité et ce, avec la complicité de quelques fonctionnaires véreux de cette direction. Seulement, l'habillage juridique trouvé a fait apparaître des anomalies que les agents honnêtes de la DLEP ont relevées et ont saisi les services concernés. Le marché relatif à l'aménagement et à l'éclairage extérieur des 2 000 places pédagogiques de l'université Saâd-Dahleb de Blida était prévu pour une enveloppe financière de 1,4 milliard de centimes. Les travaux ont été réalisés par l'entrepreneur pour 3,2 milliards de centimes. Pour décrocher ce marché, l'entreprise des travaux de bâtiment a été conseillée de proposer des prix bas défiant toute concurrence, mais en respectant la fourchette de l'enveloppe financière allouée. C'est ainsi que cette entreprise proposera le béton armé pour les murs de soutènement à 150 DA le m3, alors que le prix homologué par l'Etat est de 17 000 DA le m3, un jet d'eau avec son équipement complet à 1 000 DA alors que sa réalisation exige plus de 20 millions de centimes. D'autres articles, par contre, seront surestimés. Il s'agit de l'armoire électrique qui ne dépasse pas les 15 millions de centimes, mais qui a été proposée à 150 millions de centimes et la photo cellule électrique d'une valeur de 1 000 dinars qui a été proposée à 65 millions de centimes. On aurait pu penser que cette entreprise a délibérément fait cette proposition et qu'elle est tenue d'honorer ses engagements contractuels, seulement la réalité est toute autre. En effet, cette entreprise ne réalisera que les travaux proposés aux prix forts. Tous les autres articles feront l'objet d'un avenant de moins-value et seront adressés à la Direction de la planification pour une réévaluation. Mieux encore, cette entreprise, qui a décroché ce marché pour 1,6 milliard, bénéficiera de travaux supplémentaires dans le cadre de ce marché pour 1,4 milliard et hors marché pour plus de 300 millions de centimes. Ainsi, cette entreprise pourra toujours faire l'impasse sur les travaux sous-estimés dont le montant est de 232 millions de centimes. Cette entreprise a bénéficié de plusieurs autres projets à travers la wilaya de Blida avec ce procédé. Un autre marché, relatif à la réalisation de postes transformateurs à Maramane, Guerrouaou et Hammam Melouane pour 400 millions chacun, fait partie du lot. Selon les services de la Sonelgaz, la réalisation d'un poste transformateur 10 KVA-ACC ne pourrait dépasser 100 millions de centimes. Le même procédé dont les responsables de la DLEP ont adopté une autre stratégie pour confier les travaux à leurs proches. C'est le cas du marché relatif à la réalisation d'une bibliothèque de 500 places à l'école supérieure de l'hydraulique de Soumaâ. La DLEP de Blida a lancé trois avis d'appels d'offres les 29 décembre 2003, 21 janvier et 28 février 2004 qui se sont avérés tous infructueux. Le premier constat réside dans le nombre d'entreprises ayant répondu à l'appel d'offres. Selon le procès-verbal des ouvertures de plis, trois entreprises seulement ont soumissionné. Elles sont de Mouzaïa, Tipasa et Alger. Ces trois entreprises soumissionnent à chaque fois, deux d'entre elles ne délivrent pas la caution qui est une pièce exigée dans le dossier et qui prouve l'engagement de l'entreprise. Cette caution n'est délivrée que par une seule entreprise à chaque fois. À l'issue de ces trois avis d'appel d'offres qui auront coûté au Trésor public près de 30 millions de centimes en frais, la DLEP décide par le biais d'une commission à son niveau de donner le marché à l'entreprise d'Alger qui réellement était la seule à postuler depuis le début. Pour maquiller l'octroi de ce marché, la commission de la DLEP retire le lot climatisation et l'inscrit pour mémoire, c'est-à-dire que sa réalisation dépendra de la disponibilité financière et ne sera plus obligatoire. Une autre malversation concerne le projet de réfection du lot électricité du centre hospitalo-universitaire (CHU) Frantz-Fanon de Blida qui se trouve malgré lui au cœur d'un nouveau scandale. En effet, les travaux ont été confiés pour la somme de 2,14 milliards de centimes à une entreprise privée qui avait remis un récépissé de dépôt à la place de l'attestation de qualification. Pour ce projet aussi, l'avis d'appel d'offres a été lancé et les plis ont été ouverts le 29 septembre 2004 par la commission de la DLEP de Blida. Le même scénario se répète, trois entreprises seulement soumissionnent dont deux ne délivrent pas la caution. Ces deux dernières, l'une de Djelfa et l'autre de M'sila, s'arrangent pour déposer les plis le 21 septembre 2004 à la même heure (15h40). M. Achouri