L'affaire Bouricha ex-wali de Blida est toujours au stade de l'enquête préliminaire, apprend-on auprès de la cour de Blida, à l'issue de la cérémonie officielle de l'ouverture de l'année judiciaire qui a eu lieu hier en présence des autorités civiles et militaires. Pour les magistrats de la cour de Blida, l'affaire suit son cours normalement et prendra le temps qu'il faut pour la mener à bon port. Pour rappel, l'ex-wali de Blida serait impliqué dans une importante affaire de corruption, de trafic d'influence, de détournements et dilapidation de biens publics ainsi que de faux et usage de faux. Toujours en cours, l'enquête préliminaire diligentée par le parquet de Blida aurait permis de lever le voile sur des pratiques frauduleuses de la part de l'ex-chef de l'exécutif de wilaya. L'affaire, dite du wali de Blida, a éclaté suite aux factures excessives relatives à l'achat d'effets vestimentaires pour les démunis des communes de Blida, de Bouarfa, d'Ouled Yaïch, d'Oued El-Alleug et de Hammam Melouane. L'enquête menée par la justice sur les factures surévaluées a révélé que celles-ci étaient signées par un prête-nom, ami du wali qui répond au nom de Boukrid Djamel. Cette même personne est impliquée dans le trafic des voitures de luxe et le détournement de 24 milliards au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Blida. Le parquet a pu prouver les liens solides qui existent entre l'ex-wali et Djamel Boukrid, actuellement en fuite et activement recherché par les services de sécurité. L'implication de l'ex-wali de Blida dans le détournement du foncier agricole a été aussi prouvée par la Gendarmerie nationale qui a mené l'enquête. Des superficies agricoles importantes de la Mitidja ont été cédées à des particuliers pour des broutilles. S'agissant d'un haut cadre de l'état son affaire sera jugée en dehors de Blida en raison des privilèges de la juridiction. En ce qui concerne la cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire 2005-2006, le président de la cour de Blida mettra l'accent au cours de son intervention sur les amendements prévus dans les codes de procédures civile et pénale, des conditions de détention des prisonniers ainsi que les délais de traitement des affaires. C'est ainsi qu'il dira : “De gros efforts ont été consentis dans ce sens. Plus de 90% des affaires de l'année 2005 ont été traitées.” Par ailleurs, les différentes étapes de la réforme du secteur de la justice ont été passées en revue. À signaler que 12 magistrats de la cour de Blida ont suivi une formation à l'étranger dans le droit des affaires, le foncier et la propriété intellectuelle. La cour de Blida couvre les wilayas de Blida et de Tipasa, elle regroupe neuf tribunaux. M. ACHOURI