Considérant que la solution de la crise libyenne passe par le règlement du problème des milices armées, les tribus libyennes, réunies en congrès depuis hier à Tarhouna, exigent leur dissolution pure et simple. Nouveau développement dans la crise libyenne, hier, à l'occasion de la réunion en congrès des tribus de ce pays à Tarhouna, une ville proche de la frontière tunisienne, qui a été marquée par l'ultimatum lancé aux milices armées, selon le média libyen al-Wassat. Selon cette source qui cite les organisateurs, la plupart des tribus libyennes, y compris celles de l'ouest et du centre du pays, étaient représentées par leurs notables pour discuter des voies et moyens pour faire sortir le pays de la profonde crise qui le secoue depuis des années. À en croire le site en ligne Iwan Libya, un important groupe de notables des tribus du Sud est arrivé à Tarhouna, vendredi soir, pour participer à cette réunion. Les travaux de ce congrès ont débuté avec le discours inaugural de Abderrahim al-Barki, un des notables de la région de Tarhouna, lequel a annoncé d'emblée : "Nous accordons trois jours aux milices armées pour qu'elles annoncent leur dissolution et remettent toutes les armes aux autorités officielles." Il a expliqué aux participants que "le règlement de toutes les crises de la Libye se résume en la dissolution des milices armées, et la remise de tout le matériel et des armes de ces milices aux autorités officielles". Abderrahim al-Barki a notamment souligné que "toutes les personnes impliquées dans des crimes commis et autres infractions seront remises aux commissions d'enquête spécialisées". "Nous rejetons toutes les tentatives et autres procédures sécuritaires visant à faire perdurer l'opération de dissolution des milices armées dans la capitale", a-t-il averti. "Tripoli est la capitale de tous les Libyens, et nous appelons à la création d'une force commune composée de l'armée et de la police sous une seule direction pour protéger la ville", a encore indiqué Abderrahim al-Barki. Le notable de Tarhouna a demandé à tous les membres des milices de rentrer chez eux. S'adressant ensuite à la mission onusienne en Libye, la Manul, il lui a demandé de s'impliquer davantage dans tous les dossiers, particulièrement ceux relevant de la sécurité et de la stabilité du pays. Tout ce qu'a annoncé Abderrahim al-Barki figure en bonne place dans le communiqué final sanctionnant les travaux de ce congrès des tribus libyennes, et dans lequel il est demandé que "toutes les prisons encore sous le contrôle de certaines milices soient placées sous la direction des autorités officielles de l'Etat". Les congressistes apportent leur soutien à la septième brigade d'infanterie et toutes les structures qui la soutiennent dans sa lutte contre les milices armées à Tripoli. Ils ont aussi appelé au report d'examen de tous les dossiers et crises que connaît le pays, à l'exception des évènements que vit la capitale Tripoli. Le communiqué final annonce la mise en place d'une commission chargée du suivi et de la mise en œuvre de toutes les décisions du congrès. Par ailleurs, le chef de la diplomatie italienne a déclaré, vendredi soir à Rome, que le gouvernement d'union nationale libyenne demeure le seul interlocuteur de l'Italie, et que l'on ne pouvait ignorer le maréchal Khalifa Haftar. Selon le "portail africain d'informations libyen", qui cite l'agence italienne Aki, Enzo Moavero a déclaré : "Il y a eu un éclaircissement des positions avec Haftar, qui a prouvé qu'il est un homme ouvert, qui accorde une grande importance à notre pays et qui est conscient du rôle qu'il peut mener." Merzak Tigrine