Les Nations unies et l'ONG Human Rights Watch ont appelé Israël à renoncer à la démolition de Khan Al-Ahmar, composé d'environ 180 habitants. Le village bédouin palestinien Khan Al-Ahmar, qu'Israël veut détruire pour compliquer davantage la création d'un Etat palestinien, préoccupe au plus haut point la communauté internationale, alors que des activistes palestiniens et étrangers en étaient hier à leur onzième jour de sit-in pour empêcher les bulldozers israéliens d'entamer l'opération de démolition. Hier, c'est le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nicolaï Mladenov, qui a fait part de son inquiétude envers l'intention des autorités israéliennes d'occupation de démolir ce village. "Je suis préoccupé par l'intention de l'occupation israélienne de démolir le village des bédouins de Khan Al-Ahmar qui comprend 181 personnes dont la plupart sont des enfants", a-t-il déclaré. Rappelant que cette décision contredit la loi internationale et pourrait saper les chances de l'établissement d'un Etat palestinien viable et contigu, Nicolaï Mladenov a invité les autorités israéliennes à ne pas démolir le village et à arrêter leurs tentatives de relocaliser les communautés palestiniennes en Cisjordanie occupée. Après Amnesty International, qui avait fermement condamné, le 5 septembre, date de la validation par la Cour suprême israélienne du projet de démolition de Khan Al-Ahmar, ce fut au tour hier de l'ONG Human Rights Watch de lui emboîter le pas. HRW a notamment souligné qu'au sein de ce village bédouin se trouve une école, qui regroupe 160 élèves de cinq autres villages environnants. Par ailleurs, le président de l'Autorité palestinienne a annoncé samedi soir que "la direction palestinienne se chargera d'agir aux Nations unies concernant les souffrances du peuple palestinien, notamment suite aux récentes positions américaines et israéliennes". Selon l'agence de presse Wafa, Mahmoud Abbas, qui intervenait au début de la réunion du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine au siège de la présidence à Ramallah, a indiqué que le conseil central tiendra une session après l'action palestinienne aux Nations unies en vue de décider de toutes les questions. Il a souligné qu'"il y a deux questions importantes : la question de Khan Al-Ahmar dont sa population risque d'être déplacée". Mahmoud Abbas a également mis l'accent sur la question de la mosquée Al-Aqsa, où Israël pourrait décider – et il y a beaucoup de preuves de sa volonté – d'autoriser les prières juives dans la mosquée Al-Aqsa. Cela signifie que les Israéliens tentent de reproduire le cas de la mosquée Ibrahimi (le tombeau des patriarches). Le président de l'Autorité palestinienne a affirmé : "Nous proposerons toutes ces questions aux Nations unies, comme nous l'avons déjà fait au conseil central de l'OLP. Mais le plus important de ces questions est que nous nous dirigerons vers la Cour pénale internationale." "En ce qui concerne Khan Al-Ahmar, nous avons présenté la question devant la CPI et nous la soumettrons également à la Cour internationale de justice. En ce qui concerne la mosquée Al-Aqsa, nous consultons nos frères en Jordanie pour avoir une position commune avant d'aller à la CPI et à la Cour internationale de justice", a-t-il rappelé. Merzak Tigrine