La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine s'est aggravée, hier, avec l'entrée en vigueur de nouvelles taxes douanières américaines sur 200 milliards de dollars de biens chinois, Pékin dénonçant "les mesures d'intimidation de Washington". La dernière salve lancée contre Pékin par un Donald Trump qui fait fi des multiples mises en garde sur les risques pour la croissance mondiale, porte à plus de 250 milliards les marchandises chinoises frappées de nouvelles taxes, soit environ la moitié des exportations chinoises vers les Etats-Unis. "La Chine compte rétorquer avec l'imposition de nouveaux droits de douane punitifs de 5 ou 10% sur des biens américains, représentant 60 milliards de dollars d'importations annuelles en Chine. Les Etats-Unis ont lancé une série de fausses accusations et utilisé les hausses de droits de douane et d'autres mesures d'intimidation économique pour imposer leurs propres intérêts à la Chine au travers de pressions extrêmes", s'est insurgé Pékin, lundi. "Washington s'est tourné vers l'unilatéralisme, le protectionnisme et l'hégémonisme économique depuis l'arrivée au pouvoir de l'administration Trump et son slogan ‘‘L'Amérique d'abord'', a accusé le gouvernement chinois. Donald Trump intime depuis des mois à son partenaire chinois de mettre fin à des pratiques commerciales qu'il juge déloyales. Il déplore en particulier qu'en contrepartie d'un accès au marché chinois, les entreprises américaines soient contraintes de partager avec des partenaires locaux une partie de leur savoir-faire technologique, ce qu'il assimile à du "vol" de propriété intellectuelle. Le président américain avait déjà infligé cet été des taxes de 25% sur 50 milliards de dollars de biens chinois. Et face aux représailles en tout point identiques de Pékin, il a décidé de taxer à 10% 200 milliards de dollars de biens supplémentaires chinois. Washington taxe en outre depuis mars, au nom de "la sécurité nationale", l'acier et l'aluminium importé à hauteur de 25% et 10%. "La guerre commerciale est désormais une réalité", a pris acte Brian Coulton, le chef économiste de l'agence de notation financière Fitch. Rendant la situation plus difficile, le dialogue semble rompu. La visite d'une délégation de négociateurs chinois prévue pour les 27 et 28 septembre à Washington a été annulée par Pékin, a affirmé le Wall Street Journal. R. I./Agences