Outre la densification qui devient inquiétante, ils n'ont respecté ni la hauteur des immeubles ni l'alignement. À Sétif, les scandales du foncier se suivent mais ne se ressemblent pas. Des promoteurs font fi des lois qui régissent l'urbanisme et mettent les différentes administrations concernées par le suivi et le contrôle devant le fait accompli. Le cas du POS (plan d'occupation de sol) n° 11 de la cité Aïn Tbinet, à la sortie est de la ville de Sétif, illustre bien l'anarchie qui règne en matière d'urbanisme dans la wilaya. En effet, outre la densification qui devient inquiétante car pas moins de 1 000 logements sont réalisés sur une parcelle de terrain de quatre hectares environ, sans pour autant avoir les issues nécessaires en cas de danger, des promoteurs n'ont respecté ni la hauteur des immeubles ni l'alignement. L'absence d'ensoleillement est constatée de visu. Dans le plan d'aménagement approuvé en 2008, l'étude a prévu des immeubles de 5 étages, cependant des promoteurs ont érigé des constructions de 12 et 14 et 17 étages. Les directions concernées par le suivi et le contrôle ont fermé l'œil sous prétexte que d'autres versions du plan ont été établies pour proposer des constructions à usage d'habitation de 14 étages. "Les nouvelles versions du POS 11 n'ont pas été approuvées car les règles d'urbanisme ont été bafouées et peuvent mettre la vie des habitants des cités en danger. Certains promoteurs ont occupé tout le terrain au point où l'on a érigé 314 logements sur un terrain de 6000 mètres carrés. Des spécialistes de l'urbanisme parlent même d'absence de permis de construire pour certains promoteurs. "Même si on admet que lesdits promoteurs ont eu le permis de construire. Sur quel document se sont basés les responsables des différents services d'urbanisme qui ont délivré le dit document ? On peut même se poser la question : est-ce que lesdits promoteurs auront la conformité en l'absence du POS car le POS 11 approuvé par les services compétents et qui jusqu'à preuve du contraire, est toujours retenu, ne stipule que 5 étages pour chaque bâtiment", nous dira un architecte. La réalisation d'un bloc de 192 logements en R+17 à la place d'un hôtel suscite aussi plusieurs interrogations. Pis encore, aucune structure ou équipement public de proximité n'est prévu par le POS soumis à l'approbation et qui est en phase d'enquête publique. Ni centre de santé, ni aires de jeux ni espaces verts dans la cité qui comporte plusieurs promotions immobilières. "Pour induire certains responsables en erreur, ils ont inscrit une école privée qui a déjà ouvert ses portes depuis plusieurs années. Ils doivent savoir que ce ne sont pas tous les parents qui peuvent inscrire leurs enfants dans cette école pour plusieurs considérations. Dernièrement, lors d'une session extraordinaire de l'APC, un élu a refusé de débattre du POS 11 lors de la réunion tout en indiquant que le plan figurant à l'ordre du jour présente plusieurs anomalies urbanistiques graves qu'il faut régler dans le cadre de la loi et du respect des règles urbanistiques régies par la loi 90/29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme et qui nécessitent une étude minutieuse. Le membre de l'APC a laissé entendre que la programmation dudit POS à la fin du mois d'août suscite plusieurs interrogations. Affaire à suivre. F. SENOUSSAOUI