La construction au niveau de Chelghoum Laïd se fait sur n'importe quel terrain vague, des cités-dortoirs, pas d'aires de jeux ni d'espaces verts… Résultat : un cadre de vie labyrinthique (murs, béton et bitume...) En initiant vers l'année 2004 une spectaculaire opération d'implantation tous azimuts de logements collectifs de type LSP au niveau de plusieurs poches résiduelles dans la commune de Chelghoum Laïd, et plus particulièrement à la cité Abdellah Bacha, la direction de l'OPGI avait brandi le décret exécutif n°99-242 pour contenir le mécontentement et la protestation des riverains, et du coup, rassurer sur la légalité des projets lancés. Mais, il n'en demeure pas moins vrai que le cachet architectural du dernier site cité a subi les contrecoups de cette densification urbanistique massive et effrénée. Au point où la méga-cité Abdellah Bacha s'apparente à bien des aspects à un immense ghetto où les incohérences urbanistiques, le délitement du cadre de vie, l'anarchie, les extensions illicites, les nuisances en tous genres et l'insalubrité se côtoient et règnent en maître absolu sur les lieux. Certes, la concrétisation des différents programmes LSP a donné dans la commune de Chelghoum Laïd des résultats au demeurant fort encourageants, s'agissant de la résorption sensible de la crise du logement, comme le prouvent l'adhésion et l'intéressement manifestés par les demandeurs à l'égard de cette formule. Mais, force est de constater aussi que le principe de la densification de logements sociaux participatifs n'a pas manqué de transformer cet immense quartier populaire en un véritable capharnaüm où il ne fait pas bon de vivre, compte tenu de l'exploitation excessive des moindres poches foncières disponibles, y compris celles censées servir d'aires de jeux et d'espaces verts. « Ledit dossier LSP ne souffre aucune contestation sur le plan juridico-législatif, dès lors que l'OPGI est détenteur d'un permis de construire et d'un certificat de l'urbanisme en bonne et due forme », affirmait le premier responsable d'alors. Face donc à la grogne et les antagonismes des contestataires qui ne voyaient pas d'un bon œil la construction d'immeubles contigus à leurs habitations, le promoteur, l'OPGI en l'occurrence, a défendu bec et ongles ses chantiers considérant que les règles générales d'aménagement, d'urbanisme et de construction, comme stipulées dans le décret ministériel n°91-175, ont été scrupuleusement respectées. A noter que la cité des 1109 Logements, baptisée Abdellah Bacha, a été réalisée en 1984 dans le cadre de la zone d'habitation nouvelle urbaine (ZHUN). A présent, elle s'apparente à une immense cité-dortoir qui n'en finit pas de cumuler les déviances architecturales à répétition et les carences de viabilisation.