L'ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, a animé, hier, une conférence-débat à l'école de management de Tizi Ouzou (EMTO), qui vient aussi d'ouvrir sa propre université, agréée par le ministre de l'Enseignement supérieur. La conférence, organisée dans le cadre de la semaine de l'étudiant, avait pour thème "La sécurité et transition énergétique" et à travers laquelle M. Attar est revenu sur la nécessité, pour l'Algérie et dans l'urgence, d'adopter une stratégie énergétique et de sortir de sa "dépendance" à la rente pétrolière. Pour l'orateur, "le monde entier est en train de traverser une transition énergétique du fait de l'épuisement des ressources conventionnelles, pour des raisons économiques ou environnementales, et ce repositionnement permet à ces pays d'assurer une sécurité énergétique". Et d'expliquer : "Toutes les stratégies de ces pays comportent un volet de sécurité énergétique qui est extrêmement important. Sans énergie, on ne pourra rien faire !" Avant de mettre en garde : "Actuellement, la consommation énergétique algérienne dépend à 99% des hydrocarbures, une ressource conventionnelle qui va s'épuiser dans quelques années, et il faut donc se préparer en développant l'utilisation des énergies renouvelables ou en utilisant de nouvelles ressources d'hydrocarbures, à savoir le gaz de schiste." Pour l'ancien ministre et DG de Sonatrach, "maintenant, il faut savoir aller vers cette transition qui peut durer plusieurs années. En Algérie, on devrait plutôt, dans l'immédiat, chercher dans le volet de l'énergie solaire, car nous avons des ressources inépuisables qu'on n'utilise pas". Concernant l'exploitation du gaz de schiste, le conférencier a affirmé qu'elle n'est pas pour demain, car, a-t-il ajouté, cela demande beaucoup de moyens. "Mais en attendant d'exploiter ce gaz de schiste, qui coûte cher, il faut investir dans les énergies renouvelables. Nous nous sommes trop habitués à cette rente qui vient du pétrole sans penser à notre sécurité énergétique", a estimé Abdelmadjid Attar, tout en évoquant, toutefois, et longuement, la faisabilité de l'exploitation du gaz de schiste en Algérie. Et d'assurer que "les dangers liés à sa production sont gérables", et ce, a-t-il dit, "contrairement à ce qui est rapporté par certaines parties". "Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'inconvénients avec le gaz de schiste, mais c'est une affaire de technologies et d'investissement pour réduire les nuisances et aussi de confiance en l'avenir, car les technologies avancent. Nous pouvons être contre l'exploitation du gaz de schiste dans les surfaces agricoles, mais pas dans les surfaces désertiques occupées qu'à 2 ou 3% par des habitants." K. Tighilt