Moins de deux heures après avoir été élu dans un vote au Parlement irakien, le nouveau président de la République, Barham Saleh, a chargé l'ancien vice-président Abdel Mahdi de former dans un délai de 30 jours un gouvernement. Au terme de ce délai, il devra obtenir la confiance du Parlement aux ministres qu'il aura choisis, faute quoi un autre candidat sera désigné pour la même mission. Ancien ministre du Pétrole, nommé en 2014 par l'ex-chef du gouvernement Haider al-Abadi, avant de démissionner deux ans plus tard, Adel Abdel Mahdi, qui est âgé de 76 ans, est surtout connu pour être un bon économiste. Ministre des Finances dans le gouvernement intérimaire d'Iyad Allaoui, Adel Abdel Mahdi a réussi l'exploit de réduire la dette irakienne de 80% suite à un accord historique en 2003 au Club de Paris réunissant les principaux Etats créanciers de l'Irak. C'est une personnalité consensuelle dans un pays où le consensus est difficile à réaliser, d'où l'espoir de le voir faire sortir l'Irak de la crise multidimensionnelle dans laquelle il est plongé depuis de longues années. Ahmad al-Assadi, le porte-parole de la liste "l'Alliance de la Conquête", a assuré devant la presse que la nomination du Premier ministre était l'oeuvre de "la plus large coalition existante", en laissant entendre que son mouvement en faisait partie. Candidat du CSRII au poste de Premier ministre, dans le gouvernement de transition, il a laissé la place à Ibrahim al-Jaafari, après des compromis à l'intérieur de l'Alliance unifiée irakienne, le 15 février 2005. Chiite natif de Baghdad, il entretient de bonnes relations avec de nombreux dirigeants kurdes, avec lesquels il a siégé au sein des autorités intérimaires mises en place par le commandement militaire américain dans la foulée de l'invasion américaine de 2003. M. T./Agences