Plus de 19 millions d'électeurs irakiens sont appelés aujourd'hui aux urnes pour renouveler leur Parlement. Ces élections législatives sont les deuxièmes depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Il s'agit d'un scrutin proportionnel qui se déroulera dans les 18 gouvernorats du pays, considérés comme des circonscriptions. Les 19,8 millions d'électeurs votent pour une liste, dans laquelle ils peuvent élire les candidats de leur choix. Pour la communauté irakienne établie à l'étranger, qui est de 1,4 million, le vote a commencé vendredi et se poursuivra jusqu'à aujourd'hui dans 16 pays. Quatre vingt-six listes sont en compétition, dont les principales sont : l'Alliance nationale irakienne (ANI-chiite), constituée du Conseil suprême islamique irakien d'Ammar Al Hakim, du Mouvement de Moqtada Sadr, du parti Fadhila, du courant de la réforme nationale de l'ancien Premier ministre Ibrahim Jaafari et de la Conférence nationale irakienne d'Ahmed Chalabi (547 candidats dans 15 provinces). L'Alliance pour l'Etat de droit du Premier ministre Nouri Al Maliki. Elle comprend 40 mouvements et courants politiques, des membres des communautés chiites et sunnites tout comme des indépendants (400 candidats dans 15 provinces). Le Bloc irakien de l'ancien Premier ministre chiite Iyad Allaoui, constitué de personnalités sunnites et du Front du dialogue national de Saleh Al Motlaq (530 candidats dans 15 provinces). L'Alliance kurde irakienne, constituée des deux partis traditionnels – l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président Jalal Talabani et Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani – et d'une dizaine d'autres groupes politiques (365 candidats dans 11 provinces). Pour le poste de Premier ministre, six candidats chiites sont en lice pour le scrutin dont Nouri Al Maliki, 60 ans. Il est le seul candidat de son Alliance pour l'Etat de droit, vainqueur du scrutin provincial de 2009. Le vice-président Adel Abdel Mahdi, 68 ans, est également candidat au poste de Premier ministre. Parmi les postulants à la tête du gouvernement figure aussi le ministre irakien des Finances, Baqer Jaber Solagh, 64 ans. Les législatives irakiennes seront marquées par la participation de toutes les communautés, et surtout des sunnites qui avaient boudé les urnes en 2005, lors des premières législatives depuis l'invasion américaine du pays en mars 2003. Ces élections sont jugées cruciales pour l'avenir du pays car elles interviennent notamment à la veille du départ des troupes de combat américaines. «Il ne s'agit ici ni plus ni moins que de fixer l'avenir de l'Irak», estime l'anthropologue irakien Hosham Dawood. Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, trois personnes ont été tuées hier dans un attentat dans la ville sainte chiite de Najaf à la veille de législatives placées sous la menace d'Al Qaïda qui a promis la mort à quiconque participerait au scrutin.