"Beaucoup reste à faire", de l'aveu même du ministre, pour réaliser les objectifs tracés dans le PNC 2015-2019. Mais il promet la livraison, d'ici à la fin de l'année, de nouveaux services de radiothérapie et d'oncologie dans différentes wilayas, ainsi que les centres anticancer l'année prochaine. La deuxième édition du Salon national d'information sur la maladie du cancer (Sican), initiative de l'association El-Amel d'aide aux personnes atteintes de cancer du CPMC, se tient depuis jeudi à la Safex, à Alger. Ce rendez-vous qui s'étale sur trois jours, les 4, 5 et 6 octobre, à l'occasion du mois mondial de lutte contre le cancer du sein, est dédié à la sensibilisation du grand public aussi bien à la prévention et aux traitements qu'à la réinsertion sociale et la prise en charge psychologique des anciens malades. C'est aussi une aubaine pour les personnels médicaux et paramédicaux, toutes spécialités confondues, ainsi que les associations, nationales et étrangères, invitées à ce rendez-vous, d'échanger et de confronter leurs expériences dans le sens d'améliorer leur rendement sur le terrain et permettre, ainsi, une meilleure prise en charge des personnes atteintes de cette maladie pour le moins lourde. Inaugurée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, accompagné de ses collègues du Travail et de la Communication et du représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à Alger, la deuxième édition du Sican a connu la participation de pas moins de 80 exposants entre institutions relevant du ministère de tutelle, les services spécialisés dans le traitement du cancer (radiologie, oncologie, radiothérapie, sénologie…), essentiellement des établissements de référence de la capitale, notamment les CHU Mustapha-Pacha et Bab El-Oued (ex-Maillot) ainsi que les associations nationales, issues de différentes wilayas, et celles étrangères, venus des pays voisins, le Maroc et la Tunisie, et du Moyen-Orient. Une tribune que M. Hasbellaoui n'a pas ratée pour défendre, devant les représentants des médias, le bilan de son département relatif à la prise en charge des cancéreux, encore et toujours parents pauvres du secteur. De l'aveu même du ministre, en effet, "beaucoup reste à faire" pour réaliser les objectifs tracés dans le plan national de lutte contre le cancer (PNC 2015-2019), lancé depuis 2015. Pour ce faire, le ministre table, entre autres, sur la livraison d'ici la fin de l'année en cours, notamment, des nouveaux services de radiothérapie et d'oncologie dans différentes wilayas, ainsi que les centres anti-cancer (CAC), en cours de réalisation, d'ici l'année prochaine. L'annonce n'est pas pour déplaire aux associations qui décrient une situation encore et toujours chaotique dans différentes régions du pays en terme de disponibilité des établissements spécialisés. Les représentants du mouvement associatif dénoncent particulièrement l'éternel problème de l'éloignement des rendez-vous de radiothérapie au vu de la saturation de la majorité des services fonctionnels à travers le pays. Par exemple, apprend-t-on de la représentante de l'association El-Amal de Tipasa, au CHU de Blida (ex-Frantz-Fanon), les rendez-vous de radiothérapie sont actuellement loin de 12 mois ! Malgré ces manques pénalisant encore bien des malades, le tableau n'est pas aussi noir en terme de prise en charge du cancer, en général. Selon Hamida Kettab, secrétaire générale de l'association El-Amel du CPMC, principale organisatrice de l'évènement, outre l'amélioration des prestations au niveau des services spécialisés, insuffisants soient-ils, les récentes campagnes de sensibilisation au dépistage précoce ont permis, ces derniers temps, le diagnostic des cancers notamment le cancer du sein à un stade précoce. Ce qui, se félicite-t-elle en tant qu'initiatrice des campagnes de dépistage, facilite considérablement le traitement de la tumeur. Elle indique à ce titre que quelque "65%" des cas du cancer du sein, estimés à 12 000 cas cette année, ont été diagnostiqués précocement. D'où tout l'intérêt, enchaîne-t-elle, du Sican en ce sens qu'il est conçu pour sensibiliser davantage sur la pathologie du cancer. Un constat partagé par Baroudi Fekira, président de l'association El-Amal fi al-hayat de Sidi Bel-Abbès qui salue cette joute sanitaire aux retombées, dit-il, positives aussi bien pour les patients, le mouvement associatif que les professionnels de la santé et la tutelle. Même son de cloche chez la présidente de l'association irakienne d'aide aux personnes atteintes de cancer, NG ORG (organisation non-gouvernementale), Sihem Amrane Moussa qui se dit également "satisfaite" de prendre part à ce salon d'autant qu'il permet l'échange d'expériences entre les autres associations issues d'au moins sept pays. Conscients de l'intérêt de ces échanges, les représentants de l'association El-Amel du CPMC mettent le cap désormais sur le lancement d'un réseau international des associations, dans un premier temps, maghrébines et du Moyen-Orient. Une idée d'ores et déjà approuvée par le ministre de tutelle, M. Hasbellaoui, qu'il s'engage à accompagner. La création officielle de ce réseau d'associations est prévue pour aujourd'hui. À noter, enfin, que cette 2e édition du Sican aux divers ateliers (alimentation saine, éducation sanitaire, prévention du cancer…) a drainé massivement les citoyens. Farid Abdeladim