En visite, hier, dans la wilaya de Boumerdès, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a indiqué qu'"une stratégie nationale de protection de nos villes du phénomène des inondations, mettant à profit l'expérience de nos partenaires de l'Union européenne en la matière, est en phase de finalisation". S'étalant davantage sur les dernières catastrophes enregistrées à travers une dizaine de wilayas, le ministre a expliqué que "la problématique de la protection contre les inondations est l'une des principales missions du secteur, en termes d'encadrement juridique et technique du traitement de ce phénomène". Par ailleurs, le ministre est revenu sur le problème des petits barrages et des accidents enregistrés. "Il existe 121 petits barrages qui ne sont pas intégrés à l'Agence nationale des barrages et qui posent problème. Nous avons proposé au gouvernement d'intégrer dans un premier temps une soixantaine d'entre eux, selon leur envergure. Une équipe d'experts a fait le diagnostic et on va finaliser le travail grâce, notamment, à un budget de gestion". Toujours en matière de prévention, le ministre a précisé que "la stratégie commence par une mise en place des plans de gestion des risques, axés principalement sur l'anticipation, la prévention et la réduction des risques encourus des catastrophes naturelles (…) Comme c'est le cas du curage sur 9 km de l'oued Boudouaou et de l'oued Cherrita, en plus de la construction de barrières protectrices en milieu urbain". M. Necib a également évoqué la question de la récupération des eaux épurées, sachant qu'une wilaya à vocation agricole comme Boumerdès ne récupère que 3% de cette eau des trois stations en exploitation (Thénia, Boumerdès et Zemmouri), soit 26 000 m3/jour (20% des eaux épurées), le reste étant déversé dans la nature du fait qu'il ne trouve pas preneur dans le domaine agricole. M. Necib dira que pour sécuriser l'alimentation en eau potable du pays et assurer les besoins en eau de l'agriculture, le gouvernement a opté "pour le principe de la diversification de la ressource à travers la mobilisation de toutes les ressources conventionnelles et non conventionnelles, dont les eaux épurées que nous classons comme 4e ressource avec plus de 400 millions de m3". Et d'ajouter que "localement, la stratégie du secteur assure la sécurisation de l'alimentation en eau, surtout dans les zones rurales, avec quelque 152 villages, dans des zones éparses, soit 140 000 habitants pour une enveloppe de 3,3 milliards de dinars à travers une interconnexion entre les barrages et la station de dessalement de Cap Djinet qui contribue à hauteur de 21%, en plus des 67% assurés à partir de deux grands systèmes de transfert, le Spik à partir du barrage de Keddara (Sud) et le Spet à partir du barrage de Taksebt (Tizi Ouzou). Les 12 % restant sont assurés par les forages". Cette production couvre les besoins de 67% de la population. Le maillon faible reste l'assainissement sachant que quelque 5 000 fosses septiques sont recensées notamment dans les zones rurales de la wilaya. Wahab M.