Trois principaux candidats à l'élection présidentielle au Cameroun ont demandé, jeudi, au Conseil constitutionnel d'annuler en partie ou totalement le scrutin de dimanche pour "fraudes et irrégularités", ont rapporté, hier, des médias. Maurice Kamto, qui avait autoproclamé sa victoire dès le lendemain de l'élection, a déposé au Conseil constitutionnel une requête en annulation partielle des opérations électorales. Joshua Osih candidat du principal parti d'opposition, le Social Democratic Front (SDF), et Cabral Libii, 38 ans, le plus jeune des candidats, très populaire auprès de la jeunesse, ont introduit des recours en annulation totale du scrutin. Ces requêtes ont été affichées au Conseil constitutionnel, qui doit examiner ces requêtes et donner son verdict avant de proclamer le résultat du scrutin, au maximum deux semaines après l'élection. M. Kamto sollicite l'annulation du vote dans 7 des 10 régions du pays, en évoquant des multiples irrégularités, d'importants cas de fraudes et des cas de violation de la loi. Il demande ainsi l'annulation dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest, en proie à une situation sécuritaire fragile depuis un an, qui a rendu impossible d'y respecter les règles d'organisation de l'élection présidentielle. Selon M. Osih, "le scrutin a été émaillé par une kyrielle d'irrégularités qui (...) compromettent durablement la sincérité du résultat". Dans sa requête, il souligne, lui aussi, qu'il était impossible que le vote ait lieu en zones anglophones, dénonçant l'impuissance de l'administration à y assurer la sécurité. Dans les zones anglophones, très peu de personnes se sont rendues aux urnes dimanche, avaient constaté des médias. Le taux de participation y serait en dessous de 5%, selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG). Cabral Libii estime, lui, que "la présidentielle s'est caractérisée par de nombreuses fraudes et irrégularités". Quinze autre recours ont été introduits par deux autres opposants, non candidats à la présidentielle. Sept candidats affrontaient le président sortant Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, et qui était candidat à un 7e mandat consécutif. R. I./Agences