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Le crime d'Etat qui hantera à jamais le régime de Boumediene
Il y a 48 ans était assassiné KRIM Belkacem, en Allemagne
Publié dans Liberté le 18 - 10 - 2018

L'assassinat avait été commandité par Houari Boumediene et exécuté par des agents des "services", indifférents à l'illégalité des missions qui leur sont confiées.
Il y a 48 ans, Krim Belkacem, ce combattant de la première heure, le dirigeant de la lutte armée pour l'indépendance, le négociateur en chef et signataire des accords de paix à Evian, le militant pour la démocratie et les droits humains a été découvert étranglé, assassiné un dimanche 18 octobre dans une chambre de l'hôtel Intercontinental à Frankfurt en Allemagne fédérale. Un crime d'Etat à l'encontre d'un héros de l'histoire contemporaine de l'Algérie, une Algérie confisquée par le groupe d'Oujda, ce même clan qui déclara, au lendemain de l'indépendance, son fameux slogan "Un seul héros, le peuple" afin justement d'effacer de la mémoire, de l'histoire ce héros et tant d'autres héros de l'Algérie combattante. Un assassinat commandité par le pouvoir de Boumediene et exécuté par des agents des "services", indifférents à l'illégalité des missions qui leur sont confiées ; sous la stupeur d'une opinion publique tétanisée et le silence des nations civilisées ; ces mêmes nations qui, aujourd'hui, s'indignent et s'émeuvent pour l'assassinat du journaliste saoudien Kashogui. Ce "faux pas" commis dans le contexte de l'Algérie du Conseil de la révolution, avec le silence complice de ses membres, représente le symbole de l'élimination physique des opposants par un régime érigeant la répression et l'assassinat en système de gouvernance. Il est également le symbole de l'usage de la raison d'Etat pour couvrir les auteurs du crime et faire obstacle à la manifestation de la vérité, établir les responsabilités et désigner les coupables. Parler de l'assassinat de Krim, il nous faut remonter à cette fameuse "cour révolutionnaire d'Oran", décidée par Boumediene, pour établir les responsabilités, toutes les responsabilités de ce crime abominable. Une cour révolutionnaire présidée par le commandant Abdelghani, membre du Conseil de la révolution et chef de la 5e Région militaire, composée du commandant El-Hachemi Hadjeres et de Fardheb Boumediene, conseillers assesseurs, ainsi que des capitaines Seddik Mediouni, Abdelhamid Latrèche, Mohamed Benmoussa, Hocine Hamel, Athmane Bouziane, Makhlouf Dib et Mabrouk Adda. Le siège du ministère public occupé par le commandant Ahmed Draia, procureur général, assisté de Henni Merouane substitut général sous l'œil vigilant du commandant de la 2e Région militaire, le colonel Chadli Bendjedid. Telle fut composée la cour révolutionnaire d'Oran dans le procès de Krim Belkacem et de la cinquantaine des militants du MDRA en date du 24 mars 1969.
Alors que le journal El Moudjahid annonçait l'ouverture du procès, il insérait sans retenue et sans pudeur une dépêche faisant état d'une lettre adressée à l'ONU par Ali Farrah, président de la commission sur l'apartheid dénonçant "le nouveau crime que se préparaient à commettre en Afrique du Sud les tribunaux racistes contre 12 Africains" et exigeait l'arrêt du procès et la libération inconditionnelle des prisonniers ! C'est de là qu'il faut partir où à la suite d'une parodie de justice, les juges de la Cour révolutionnaire ont condamné à mort Krim Belkacem au mépris de la justice et de la vérité, sur de faux documents, de faux témoignages et de témoins fabriqués. C'est de là qu'il faut partir, d'abord de ceux qui ont organisé la sentence de mort, juges et jurés dont les consciences conjuguées ont abouti à la légitimation juridique d'un assassinat et dans un excès de zèle, voire de soumission au souverain du moment, Houari Boumediene ! Pire de l'ignominie, ils sont allés, à travers la presse, lancer un véritable appel au meurtre en autorisant tout Algérien à exécuter la sentence de mort et en tout lieu et en tout moment ; fetwa dont s'est inspiré Khomeyni quelques années plus tard. Un verdict et un appel au meurtre qui resteront à jamais une honte gravée sur le front des accusateurs cités et plus pour le pouvoir de Boumediene et de ses complices à l'encontre d'un des plus prestigieux dirigeants de l'Algérie combattante, signataires des accords d'Evian. Le 18 octobre 1970, dans l'hôtel Intercontinental de Frankfurt en Allemagne fédérale, Krim Belkacem, héros et leader de la Révolution algérienne, est lâchement assassiné par des «agents professionnels» aux ordres d'un pouvoir et d'un système qui, 48 ans après l'Indépendance, continue à imposer aux Algériens sa vision déformée, sa gestion autoritaire et surtout sa "crise". Une crise qu'il entretient, qu'il perpétue, qu'il gère par un personnel politique aux ordres, sans envergure, sans dignité, sans autre relais que l'administration, isolé, méprisé, fuyant ses administrés, vivant dans des camps de luxe, circulant en voiture blindée et escorté, et dont la seule politique est de durer sans que rien ne bouge. Se réclamant de la Révolution que beaucoup n'ont pas faite, du peuple qui ne les a pas élus ou qui les a mal élus, de l'Etat de droit qu'ils ont toujours piétiné, de la justice qu'ils ont humiliée et instrumentalisée, nos dirigeants, passés et présents, nous ont toujours menti. L'histoire, la véritable, celle impartiale une fois écrite, dévoilera, sans nul doute, la chaîne de responsabilité et de complicité à différents niveaux, ayant abouti à l'assassinat politique de ce héros de la Révolution, certes devenu opposant au régime pour ses dérives totalitaires.Passons sur la complicité des proches, sur les détails qui ont précédé le rendez-vous fatal du 18 octobre 1970. Passons sur le concours des services marocains qui ont donné l'itinéraire, le pseudonyme de Krim Belkacem, alias Mohamed Maâmeri et d'autres informations entre le 15 et le 16 octobre à des éléments ayant fait partie du complot (dixit Boukhari). Mais que dire de l'attitude du gouvernement français de Georges Pompidou qui a refusé l'entrée sur le territoire français à Krim pour rencontrer les émissaires d'Alger ? La lettre qu'a adressée M. Buron, un des signataires des accords d'Evian, au président Pompidou lui demandant des explications sur le refus du droit d'entrée à Krim Belkacem est édifiante et rend compte d'une certaine complicité passive de la France dans l'affaire Krim Belkacem. Peut-on également passer sans vouloir essayer de comprendre l'attitude des autorités de l'Allemagne fédérale, pays de démocratie, de liberté, des droits de l'homme et surtout un Etat de droit, dans l'affaire Krim Belkacem qui s'est déroulée chez eux ? À son entrée sur le territoire allemand, la police allemande est venue lui proposer sa protection. Pourquoi ? Contre qui ? Savait-elle que Krim était menacé ? Krim mis en confiance par ses amis d'Alger, soucieux de la gravité de la situation dans laquelle se trouvaient ses militants incarcérés dans les geôles du pouvoir de Boumediene dans des conditions inhumaines, ne pouvait décliner l'offre de la rencontre — négociation avec les émissaires de Boumediene. Krim pouvait-il les abandonner ? Avait-il d'autres choix ? À ceux qui considèrent que Krim Belkacem a été assassiné au cours d'une négociation secrète, si tel est le cas, Krim n'avait commis aucune faute. Si la pratique de protection et de l'omerta adoptée par le régime algérien, peut-être comprise, nous ne pouvons comprendre l'attitude des autorités allemandes sur cet événement tragique, qui pourrait être considéré comme une complicité active. La raison d'Etat ne peut légitimer l'arbitraire, encore moins le crime. La justice allemande est-elle aussi inféodée au pouvoir politique ? Ainsi l'assassinat de Krim n'a été possible que grâce à la conjonction de plusieurs services, certains actifs d'autres passifs et la collaboration de plusieurs personnes parmi les plus insoupçonnables. Le jour où la vérité, toute la vérité sera dite sur l'affaire Krim, bien des mythes s'écrouleront. Car il y a des vérités qui feront sûrement osciller le sismographe de la conscience nationale et créer un véritable malaise chez beaucoup de ceux qui se sont fait une notoriété sur la dépouille de Krim. Ce jeudi 18 octobre, comme chaque année, c'est avec beaucoup d'émotion que nous nous retrouverons à ce rendez-vous avec la mémoire et la vérité empêchée. Dans cette commémoration, l'Etat, les pouvoirs publics, le ministère des Moudjahidine du pouvoir ont toujours été absents dénotant par là l'impression du malaise du système et de sa devanture le régime devant ce monument de l'histoire, qui, même mort, continue de hanter le pouvoir. D'aucuns parlent de réhabilitation, Krim n'a nul besoin d'être réhabilité, on ne réhabilite pas un héros, on lui rend justice et cela passe indéniablement par le dé-jugement de la Cour révolutionnaire d'Oran. La reconnaissance de son innocence, la reconnaissance de la responsabilité du pouvoir dans son assassinat. Enfin l'histoire ne saurait s'accommoder des tentatives de mainmise politique sur l'histoire que déjà comme par le passé "les blanchisseurs" de l'histoire s'attellent à nous préparer. L'histoire de notre pays, à défaut de la justice, sera-t-elle un jour capable de trancher le sort de ceux qui n'ont fait que trancher des têtes ? Pour terminer je ne saurais taire cette campagne calomnieuse, truffée de mensonges qui va en droite ligne du travail de sape commandité par le groupe d'Oujda à l'encontre de Krim Belkacem. Personne ne peut atteindre la mémoire de Krim, il est de ceux qui ont fait l'histoire de ce pays à l'inverse de ceux qui sans «histoire» ont tout fait pour la dénaturer, la falsifier et l'instrumentaliser. Jeudi 18 octobre 2018, RDV au cimentière d'El Alia pour se recueillir sur la tombe de Krim Belkacem !
Dr M. M.
(*) Membre fondateur et ex-secrétaire général du MDRA


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