Neuf pays du Conseil de sécurité ont demandé d'entendre la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie, auteure d'un rapport en septembre sur les exactions contre la minorité musulmane Rohingya. Cette missive a été envoyée à la Bolivie, présidente en exercice du Conseil de sécurité en octobre. Les 9 signataires sont la Côte d'Ivoire, la France, le Koweït, les Pays-Bas, le Pérou, la Pologne, la Suède, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Une majorité de 9 pays sur les 15 membres du Conseil est nécessaire pour éviter tout vote de procédure (le droit de veto est inopérant dans ce cas) conduisant à l'échec de la démarche. Il revient au président du Conseil de fixer une date pour la réunion demandée. Créée et basée à Genève, la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie doit présenter son rapport le 23 octobre devant l'Assemblée générale des Nations unies. Selon des diplomates, une session avec le Conseil de sécurité pourrait intervenir le lendemain, le 24 octobre. Mi-septembre, cette mission onusienne – non autorisée à se rendre sur place mais qui a recueilli de nombreux témoignages d'exilés rohingyas – avait présenté devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU un rapport dénonçant un "génocide" et appelant à la poursuite devant la justice internationale des généraux birmans. Dans une longue lettre au président du Conseil de sécurité, datant du 16 octobre, la mission birmane à l'ONU s'inquiète de la perspective d'une réunion sur la crise des Rohingyas. Elle rappelle dans cette missive que le gouvernement birman a rejeté les conclusions de la Mission de l'ONU, mis en cause son indépendance et sa composition, et qu'il a établi une commission d'enquête incluant des diplomates asiatiques. R. I./Agences