L'été 2004, sur les plages de la corniche oranaise, a été une sorte de parcours du combattant pour des milliers d'estivants à la recherche d'un petit carré de sable où s'installer en famille. Le “boum” des solariums et autres concessions délibérées par les APC avait abouti de fait à “une privatisation sauvage” du domaine public, c'est-à-dire des plages. Les cahiers des charges censés réglementer cette activité étaient largement bafoués, aussi bien par ceux censés les faire respecter que les bénéficiaires de l'activité solarium. Résultat : la quasi-totalité des plages n'étaient plus accessibles pour les simples citoyens qui étaient obligés de payer un accès à la plage, allant parfois jusqu'à 600 DA. En plus, ils étaient contraints de louer un parasol pour pouvoir s'installer sur la plage. Les dépassements étaient tels que les plaintes des citoyens se sont multipliées à juste titre auprès de l'administration qui a dû mettre en place une commission de contrôle en pleine saison estivale. Pour cet été 2005, l'administration semble vouloir reprendre les choses en main en mettant le holà à ces pratiques qui ont amené certains exploitants à “détourner les plages”. Ainsi, la direction du tourisme de la wilaya d'Oran nous confirme que sur les 23 plages autorisées à la baignade, seules 13 seront concernées par la création de solariums avec des conditions strictes : “Un arrêté a été pris pour l'ouverture de ces plages sans oublier les six autres de la commune de Aïn El-Turck qui étaient interdites à la baignade l'année passée et qui pourront être rouvertes cette année. Pour les solariums, nous exigeons un accès gratuit pour tous les citoyens.” Des mesures salutaires En effet, dans les cahiers des charges de cette année, la création des solariums sera limitée en nombre. Quant à la surface utilisée, ils devront permettre un accès libre et gratuit aux citoyens. Des aménagements devront être effectués par les exploitants qui seront également contrôlés, nous assure-t-on. Tout le monde, ici à Oran, se souvient des pratiques de l'année passée qui avaient eu pour conséquence l'exclusion de milliers d'estivants aux revenus faibles et qui de fait n'ont pu “s'offrir” les plaisirs de la mer. Tout ce qui leur restait c'était de se rabattre sur les plages justement interdites à la baignade pour manque de sécurité ou surtout pour cause de pollution. C'est là le second fléau de la corniche oranaise. Les plages qui sont le seul patrimoine des APC ont été totalement hypothéquées par des milliers de mètres cubes d'eaux usés rejetées directement dans la mer. D'année en année le nombre des plages interdites pour cause de pollution grandit. Cette année, l'on annonce également la mise en service, pour fin juin, de 9 stations de relevage. Une mesure transitoire en attendant la réception du réseau d'assainissement du groupement d'Oran qui est prévu pour 2006. Dès ce mois-ci, les estivants oranais seront fixés sur l'état des plages et surtout s'ils pourront faire trempette avec leurs enfants car, à part la mer, il n'y a pas grand-chose à Oran quand on est une famille nombreuse. F. BOUMEDIÈNE