Des journalistes en pleurs ont porté sur leurs épaules, hier, le cercueil contenant la dépouille de Samir Kassir, leur collègue assassiné, jeudi dernier, à Beyrouth, tandis que des milliers de personnes s'étaient rassemblées au cœur de la capitale pour assister à ces funérailles. Des femmes jetaient des fleurs en direction du cercueil, recouvert du drapeau libanais, alors que la procession s'ébranlait, face au siège du quotidien libanais An-Nahar — auquel collaborait Kassir —, sur la place des Martyrs remplie de monde. C'est sur cette place qu'a été enterré l'ex-Premier ministre libanais, Rafik Hariri, assassiné en février dernier à Beyrouth. Un large portrait du journaliste d'opposition, qui ne ménageait pas ses critiques envers le régime syrien et les autres régimes autocratiques du monde arabe, avait été tendu sur la façade de verre du journal, devant lequel se sont rassemblés famille, amis, collègues et étudiants du journaliste, qui enseignait les sciences politiques à l'université Saint-Joseph de Beyrouth.