Il a rappelé que le choix du partenaire pour les mines d'or de Tirek Amesmessa dans le Hoggar a été mauvais. Il s'est contenté d'extraire le minerai à la surface pour rentabiliser ses mines. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a reconnu lors de la conférence donnée hier au Forum d'El Moudjahid l'existence d'une mafia de l'or dans le Grand-Sud. Cette mafia utilise des migrants qui fouillent le sous-sol dans le Grand-Sud à la recherche d'or. Le minerai d'or extrait est transformé dans des ateliers clandestins. L'or est ensuite expédié vers l'étranger, a-t-il laissé entendre. Les pouvoirs publics sont en train de combattre ce phénomène et envisagent de faire produire l'or de façon artisanale en attendant l'exploitation moderne des gisements d'or qui demande un savoir-faire que l'Algérie maîtrise insuffisamment, a-t-il ajouté. Youcef Yousfi a indiqué que l'Algérie produit une tonne d'or par an alors que ses réserves sont estimées à 100 tonnes. Il a rappelé que le choix du partenaire pour les mines d'or de Tirek Amesmessa dans le Hoggar a été mauvais. Il s'est contenté d'extraire le minerai à la surface pour rentabiliser ses mines. Mais selon le ministre, il faut extraire de grandes quantités pour être rentable. Le partenaire a quitté l'Algérie. "Nous sommes à la recherche de partenaires pour relancer l'exploitation de l'or dans le Hoggar. L'exploitation de l'or est une priorité pour nous. Le ministre de l'Industrie et des Mines a ajouté que son département cherche à développer des ressources minières présentes dans le Grand-Sud telles que le lithium, les terres rares. La première matière première est utilisée dans la fabrication de voitures électriques, la seconde dans l'industrie électronique. Son département compte relancer le projet de développement de la mine de plomb-zinc d'Oued Amizour, l'une des plus riches dans le monde, selon le ministre. Dans sa présentation des activités du secteur, il a insisté sur les grands projets miniers dont les travaux sont en voie de lancement ou en phase d'études. Le ministre s'est étalé sur le projet de développement des mines de phosphate de Tébessa, un projet intégré qui inclut la rénovation de la ligne de chemin de fer qui transporte le minerai. Ce qui permettra de porter la production à 10 millions de tonnes et d'exporter 4 millions de tonnes d'engrais. Ce projet d'un coût de 1 500 milliards de dinars, une fois achevé, permettra d'engranger 1,5 à 2 milliards de dollars. Les travaux seront bientôt lancés. Quant au minerai de fer, les quantités produites restent insuffisantes. L'Algérie aura besoin de 20 millions de tonnes de fer annuellement pour couvrir les besoins de sa sidérurgie. Pour ne pas devenir un importateur net de minerai de fer, l'Algérie table sur le développement des mines de Gara Djebilet dans la wilaya de Tindouf. Jusqu'à présent, l'Algérie n'a pas exploité ces richesses estimées à 1 milliard de tonnes à cause de la teneur en phosphore du minerai qui le rend économiquement non rentable. Auparavant, les techniques ne permettaient pas de réduire la teneur en phosphore. Aujourd'hui, les études montrent qu'il est possible de résoudre ce problème et de rendre rentable ce projet. Du coup, le projet est au stade d'études. Il prévoit, outre les investissements dans la mine, la réalisation d'une ligne de chemin de fer allant des mines jusqu'à la côte et la réalisation d'une grande aciérie dans le Nord. Le gouvernement compte lancer ce grand projet stratégique pour l'économie nationale. K. Remouche