La filialisation est un prélude à l'ouverture du capital de la compagnie. Entérinée par l'assemblée générale de la compagnie le 26 mars dernier, la filialisation d'Air Algérie est en marche. Selon M. Tayeb Benouis, président-directeur général, les filiales Air Algérie Technics, Catering, Cargo et Domestics seront fonctionnelles avant la fin de l'année en cours. Auparavant, elles devront s'acquitter des diverses démarches administratives, dont l'immatriculation au registre du commerce. Conçues comme des entités totalement autonomes, ces quatre subdivisions se caractérisent par des statuts spécifiques. Cependant, leurs liens avec la société mère ne sont pas tout à fait rompus. Les responsables mis à leur tête ont été choisis parmi les cadres d'Air Algérie. Hier, au cours d'une journée d'étude organisée à leur intention et au profit des autres personnels de la compagnie à l'hôtel El-Aurassi, M. Benouis et un certain nombre de ses collaborateurs se sont succédé à la tribune pour expliquer le mode de fonctionnement des nouvelles filiales et leur finalité. Une note d'information, distribuée à la presse, distingue un certain nombre d'objectifs dont la concentration de chacune des filiales dans un domaine d'activités. L'optimisation des moyens et la diminution des coûts figurent également à l'ordre des priorités de l'entreprise nationale. À titre d'exemple, Air Algérie Domestics aura pour mission de réduire le déficit d'exploitation du réseau interne. Air Algérie Technics est également en charge de rationaliser les dépenses, grâce au regroupement des opérations de maintenance sur un seul site. La seconde ambition consiste à hisser la filiale au rang de prestataire de services pour d'autres compagnies. Ce rôle devra se confirmer à l'ouverture du capital d'Air Algérie Technics. Préférant parler de partenariat, M. Benouis conçoit une telle ouverture comme la seconde phase de la filialisation. “Chaque filiale a la possibilité d'aller vers un partenariat”, soutient le patron d'Air Algérie. Les objectifs retenus ciblent en priorité “la recherche d'une position concurrentielle dominante, le transfert du savoir-faire et la consolidation des activités des filiales”. Cependant, outre les avantages dont elle est porteuse, l'arrivée du privé est de nature à susciter des appréhensions, notamment de la part des travailleurs qui tout naturellement, craindront pour la pérennité de leur emploi. La rationalisation des moyens, suggérée par la filialisation, conforte ce genre de peur. N'infirmant pas d'éventuels licenciements, M. Benouis se contente de dire “qu'il appartient aux filiales de le décider”. Se montrant de son côté rassurant, M. Bali, secrétaire général du syndicat UGTA de l'entreprise exclut les compressions. La bonne santé financière de la compagnie a de quoi tranquilliser les plus inquiets. Au cours de son intervention, hier, le P-DG s'est félicité de la réussite de l'opération de l'emprunt obligataire qui a contribué amplement au renouvellement de la flotte. D'ici la fin du mois d'août, la gamme des Boeing 737-800 sera complétée. Samia Lokmane