Certaines indiscrétions assurent que toutes les options sont sur la table concernant la conduite à tenir face à cette situation, y compris celle, extrême, d'une démission collective des députés. Aucun des députés de l'opposition (RCD, FFS, PT, MSP, Front El-Moustakbal et alliance Adala-Bina-Nahda) n'a franchi, hier, le seuil de l'hémicycle où ont eu lieu deux plénières : la première pour la constatation de l'état de vacance de la présidence de l'Assemblée populaire nationale et la seconde pour l'élection du successeur de Saïd Bouhadja, destitué par la majorité parlementaire. Sans qu'il y ait eu préalablement concertation autour de la position à adopter face au coup de force qui s'opérait à la Chambre basse du Parlement, les députés issus de ces formations de l'opposition ont donc, finalement eu la même réaction qui s'est matérialisée par le boycott de la séance. D'après des informations recueillies auprès de certains députés, des contacts ont commencé à être entrepris, hier entre les formations politiques de l'opposition, siégeant à l'Assemblée. L'objectif étant de tenter, de nouveau, d'accorder leurs violons à l'aune de la nouvelle donnée née de l'élection d'un nouveau président de l'APN par la majorité parlementaire, au moment où Saïd Bouhadja continue de camper sur sa position, se considérant toujours comme le président légitime de l'institution. Certaines indiscrétions assurent que toutes les options sont sur la table concernant la conduite à tenir face cette situation y compris celle, extrême, d'une démission collective des députés. "Les députés de l'opposition se concertent pour adopter une position commune. Toutes les options sont envisageables, du gel de nos activités à la démission collective", nous a d'ailleurs affirmé Lakhdar Benkhelaf, député de l'alliance Adala-Bina-Nahda. Il faut donc s'attendre à ce que cette concertation donne lieu à des réunions plus poussées entre les différents acteurs de l'opposition. Et si, hier, certains partis de l'opposition ont instruit leurs députés pour, carrément, ne pas se présenter à l'APN, en guise de protestation contre ce qu'ils considèrent comme une violation de la Constitution, d'autres se sont limités au mot d'ordre de boycott de la plénière. Lakhdar Benkhelaf a fait son apparition dans les couloirs du palais Zighoud-Youcef pour expliquer aux journalistes les raisons de ce boycott programmé. "Nous ne reprochons rien à Mouad Bouchareb en tant que personne. Mais nous dénonçons son élection à la présidence de l'APN par la force et grâce aux portes cadenassées", a-t-il tenu à préciser d'emblée. "Le président de la République est seul compétent pour rendre au Parlement sa crédibilité en procédant à sa dissolution. Nous sommes favorables à cette solution", a-t-il expliqué. Les élus RCD, qui ont rendu public, hier, un communiqué, s'inscrivent dans cette optique. "Les députés progressistes du RCD, qui ont refusé de cautionner cette forfaiture, renouvellent leur appel à l'ensemble des députés opposés au coup de force pour engager une concertation en vue d'entreprendre des actions communes dans le sens de la légalité constitutionnelle", ont-ils annoncé, contestant, au passage, le nombre de 288 députés présents et 33 procurations, tel qu'avancé par le président de la plénière. "Ce conclave, qui a fait office de plénière n'a pas rassemblé le quorum nécessaire, puisque seuls 203 députés étaient présents pour avaliser, et sans débats, le rapport de la commission juridique. De plus, ce dernier n'a pas été envoyé aux députés toujours en violation du règlement intérieur de l'APN". Ainsi, sans la démission officielle et formelle de Saïd Bouhadja, l'APN se retrouve avec deux présidents, ce qui consacre, au regard des députés RCD, "une Assemblée bicéphale" et un "régime absolutiste". Souhila H.