"Au niveau des hôpitaux et des centres d'hémodialyse, la situation est devenue critique. Les poches de sang se font rares et les malades sont pris en otages", a-t-on déploré. La wilaya de Bouira vient d'acquérir une machine de cytaphérèse, destinée aux cancéreux admis au service d'oncologie de l'hôpital Mohamed-Boudiaf, a indiqué jeudi, le docteur Abdelmalek Sayah, président de l'Association des donneurs de sang de la wilaya de Bouira, à l'occasion de la Journée nationale du don du sang, célébrée le 25 octobre de chaque année. Selon Dr Sayeh, cette acquisition d'un montant de près de 400 millions de centimes, n'a été rendue possible que grâce aux efforts du président de l'Assemblée populaire de wilaya, Ahmed Boutata. "Cet élu s'est engagé et a tenu parole ! C'est assez rare pour être souligné", s'est-il félicité, lors d'une cérémonie organisée au Centre de loisirs scientifiques (CLS) Sidhoum-Djaâfar de Bouira. Selon ce spécialiste, le don de plaquettes par cytaphérèse fonctionne selon le même principe que le don de plasma, il permet de recueillir une unité de plaquettes correspondant de 5 à 10 fois la quantité de plaquettes obtenue à partir d'une poche de sang total. "Un patient qui subit une chimiothérapie tombe systématiquement en anémie ou en thrombopénie et le remède c'est d'apporter les plaquettes. Or, ces dernières sont extrêmement rares, faute de donneurs. Nous étions obligés de recourir à des plaquettes de synthèse et avions des moyens rudimentaires. Désormais, cela appartient au passé", explique Dr Sayeh pour qui en dépit des journées de sensibilisation organisées de manière périodique, le nombre des donneurs reste très en deçà de la demande exprimée. "La situation reste relativement préoccupante, car nous avons de moins en moins de donneurs et les demandeurs sont de plus en plus nombreux", a-t-il fait savoir. Pour lui, la demande dépasse largement l'offre. "Au niveau des hôpitaux et des centres d'hémodialyse, la situation est devenue critique. Les poches de sang se font rares et les malades sont pris en otage du fait de cette situation", a-t-il déploré. Malgré cette "pénurie" chronique des donneurs de sang, le président de l'association des donneurs de sang de Bouira, qui est également secrétaire général de la Fédération internationale des donneurs de sang et vice-président de la Fédération algérienne des donneurs de sang, a refusé de tomber dans l'alarmisme, estimant que par rapport aux autres pays, notamment le proche voisinage, l'Algérie reste en pole position. "À l'échelle africaine, on est parmi les premiers et je dirais même probablement le premier pays d'Afrique en matière de don du sang, et ce, selon les recommandations de l'OMS (Organisation mondiale pour la santé, ndlr", s'est-il félicité. Et d'ajouter : "Avec un ratio de 14,5 donneurs pour 1000 habitants, nous sommes devant nos voisins tunisiens et marocains, avec respectivement 8 et 9 donneurs pour 1 000 habitants et très loin devant certains pays africains comme le Gabon, où ce ratio chute à 1,2 donneur pour 1000 habitants, ce qui est dramatique", a-t-il indiqué. Lors de cette cérémonie, les donneurs les plus fidèles ont été recomposés par des cadeaux symboliques. RAMDANE BOURAHLA