Liberté : Vous revenez d'Izmir (Smyrne - Turquie) où vous avez été l'invité de l'association internationale pour le dialogue des cultures (ICAS) lors d'un symposium sur les arts plastiques qui a réuni une pléiade d'artistes peintres d'horizons divers. Peut-on connaître l'objectif de ce colloque ? Mohamed Chafa Ouzzani : Authentique carrefour des arts plastiques du bassin méditerranéen ouvert à l'universalité. Ma présence à ce symposium répondait au besoin d'une réciprocité dans l'échange interactif du vécu personnel et de l'expérience que nous avons partagés lors de multiples cycles de tables rondes (workshops), où le débat à cœur ouvert a permis ce rapprochement avec autrui. L'initiative est d'autant fructueuse, du fait qu'elle a créé l'entente et le pacte d'amitié que seul l'art peut cimenter entre gens venus de Turquie, du Maroc, du Liban, du Bangladesh, de Singapour, du Kazakhstan, des USA, d'Irak, de Macédoine et bien sûr d'Algérie où j'étais aux côtés de mon confrère Mohamed Idir Djouder de l'Ecole régionale des beaux-arts de Azazga. D'ailleurs, je n'étais nullement dépaysé du fait que l'attrayante ville balnéaire de Kuşadasi me rappelait à bien des égards ma ville, Béjaïa. Comment s'est opéré le contact ? D'abord, par le biais de l'art et de la toile qui offrent l'idéal espace d'illumination sans frontière. Mieux, la toile est l'idéale galerie d'art pour estimer l'itinéraire artistique de l'autre, mais aussi son talent. À ce titre, l'apport d'une presse critique est à vrai dire essentiel pour placer l'artiste peintre sous les feux de la rampe. Donc, il n'y a que l'effort qui prime. Voulez-vous nous en dire un peu plus sur les ateliers ? Les travaux d'ateliers se déroulaient au Karvanserail, un haut lieu de culture où un public féru était présent durant notre séjour. À ce titre, nos travaux ont fait l'objet de deux expositions, dont une dans la ville portuaire de Kuşadasi qui signifie "l'île aux oiseaux" et l'autre à Izmir. Autre empreinte universelle, chacun de nous a laissé un peu de son style sur des fresques murales. À noter également l'intérêt des médias locaux, du maire et du gouverneur de Kuşadasi pour cet évènement culturel. Bien entendu, l'octroi d'attestations honorifiques a agrémenté nos curriculum vitæ. C'est dire la portée d'une expérience humaine qui a permis à l'artiste de s'autoévaluer aux côtés de la différence de nos consœurs et de nos confrères du Maghreb, du Moyen-Orient et même au-delà des océans. Et au final, force est d'admettre que nous n'avions que le langage plastique pour communiquer entre nous. Entretien réalisé par : Louhal Nourreddine