Pour certains parents, la ministre de l'Education nationale doit intervenir en urgence pour remettre les pendules à l'heure comme elle l'avait fait l'an dernier. Alors qu'une accalmie a été enregistrée hier à Tizi Ouzou et que les élèves des différents établissements scolaires ont rejoint normalement les bancs des écoles, tandis qu'un dispositif policier discret était visible devant certains établissements dont les lycées Amirouche, El-Khansa et le technicum de la nouvelle ville où des agents de police en tenue ont été postés, la contestation dans les collèges et les lycées ne semble pas s'estomper dans certaines localités de la wilaya. Et en en dépit des appels des parents d'élèves et des responsables de la Direction de l'éducation, ce sont les élèves des établissements secondaires de Draâ El-Mizan qui sont sortis dans la rue hier pour exiger que tamazight soit enseignée dans toutes les écoles d'Algérie, sans exception. Après avoir sillonné les rues sous les regards vigilants des policiers, ils ont exigé aussi des collégiens à sortir et se ranger à leurs côtés. "Nous avons appris par les réseaux sociaux qu'une marche aura lieu à Tizi Ouzou et nous exigerons alors des responsables à tous les niveaux de généraliser tamazight dans toutes les écoles d'Algérie. Tamazight est langue nationale et officielle, n'est-ce pas ? Pourquoi est-elle toujours facultative ?" nous interrogera un élève accosté aux abords du lycée Ali-Mellah à Draâ El-Mizan. Par ailleurs, à Aït Yahia-Moussa, ce sont les collégiens qui ont refusé de rejoindre les salles de cours scandant le même mot d'ordre "Ma ulach tamazight, ulac ulac !" À Boghni, les parents d'élèves du CEM Base 7 se sont réunis, hier matin, avec le directeur sans pour autant trouver de solution. Cependant, ils ont décidé de se revoir encore une autre fois ce matin afin de raisonner leurs enfants pour reprendre les cours. Il est à rappeler que le directeur de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, Ahmed Lalaoui, a signé un communiqué appelant notamment les directeurs, les proviseurs, les enseignants ainsi que les parents d'élèves à conjuguer leurs efforts pour mettre en œuvre tous les moyens pouvant ramener la sérénité dans les établissements de la wilaya perturbés par ces mouvements de grève. Le directeur de l'éducation affirmera encore que tamazight a été introduite dans 47 wilayas du pays depuis la rentrée scolaire précédente, que son enseignement se fait de manière rationnelle et progressive et qu'à Tizi Ouzou, elle est enseignée dans tous les établissements scolaires, tous paliers confondus. Pour certains parents, la ministre de l'Education nationale doit intervenir en urgence pour remettre les pendules à l'heure comme elle l'avait fait l'an dernier suite au mouvement des étudiants, des lycéens et des collégiens qui manifestèrent leur colère suite au refus de discuter de la proposition faite par un député concernant le budget à arrêter pour le développement de la langue amazighe. Il est à souligner que la grève persiste encore dans d'autres localités, à l'exemple de Bouzeguène, Illoula Oumalou et Azazga où les élèves ont boycotté les cours. Dans ces régions, des appels ont été lancés, notamment par les P/APC et les comités de village, en direction des parents, afin d'accompagner leurs enfants dans les établissements scolaires et mettre fin à ce mouvement de grève. O. Ghilès/K. Tighilt