Après les appels incessants au chef de l'Etat pour se présenter à un autre mandat, le secréraire général du FLN, Djamel Ould Abbes a franchi un nouveau pas dans sa quête d'une cinquième mandature pour Abdelaziz Bouteflika. Hier, en marge de l'installation de Mohamed Bouabdellah comme nouveau chef du groupe parlementaire du parti, en remplacement de Mouâd Bouchareb, nommé président de l'APN, le SG de l'ex-parti unique a déclaré solennellement que "Bouteflika sera le candidat du FLN" à l'élection présidentielle de 2019. C'est la première fois que le chef du FLN engage une telle démarche pour dire son soutien au chef de l'Etat, même s'il s'est fait le chantre des partisans du 5e mandat pour Bouteflika. "Je le dis en tant que responsable du FLN, notre candidat pour l'élection présidentielle de 2019 est le moudjahid Abdelaziz Bouteflika", a-t-il, en effet, affirmé. Avec cette déclaration, le SG du FLN tranche la question du consensus qui devrait être dégagé autour d'un candidat unique du sérail. Elle tranche également avec ce qui est devenu une tradition chez Bouteflika : se présenter en tant que candidat indépendant pour brasser largement parmi les soutiens. Cette nouvelle sortie d'Ould Abbes intervient en parfaite contradiction avec celles de ses collègues partisans de Bouteflika, Amara Benyounès et Seddik Chihab, porte-parole du RND. Le chef du MPA a, en effet, réaffirmé, à partir de Khenchela où il était ce week-end, son soutien au chef de l'Etat, rappelant, à l'occasion, que Bouteflika s'était toujours présenté en candidat indépendant. Une manière pour le président du MPA d'égratigner Ould Abbes qui a toujours présenté Bouteflika comme président issu du FLN. Seddik Chihab, à partir de Tizi Ouzou où il a participé à un conseil de wilaya élargi des militants du RND, a évoqué un consensus qui serait dégagé autour de la personne d'Abdelaziz Bouteflika comme candidat du système pour l'échéance prévue au printemps prochain. Candidat du consensus ou celui du FLN ? Difficile de répondre tant que le concerné n'a pas encore annoncé sa volonté de rempiler ou sa décision de mettre fin à son règne, qui dure depuis deux décennies. Cela étant, la sortie d'Ould Abbes est l'annonce que Bouteflika briguera un 5e mandat. Une annonce que conforte, d'ailleurs, l'appel à Bouteflika à se représenter, renouvelé il y a peu par l'association des anciens élus que présidait Mahjoub Bedda. Un appel qui dissipe les doutes sur un 5e mandat. L'évocation du bilan des réalisations de Bouteflika durant ses quatre mandats apparaît non seulement comme un hommage à l'homme, mais également comme un tremplin pour une prolongation du règne ! Mohamed Mouloudj