Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, est silencieux depuis quelque temps. Ses appels incessants pour un 5e mandat pour le chef de l'Etat se sont curieusement estompés. Lui qui a fait de la promotion du 5e mandat son cheval de bataille durant plusieurs mois ne l'évoque presque plus. C'est au moment où d'autres voix appellent Abdelaziz Bouteflika à se représenter que le SG de l'ex-parti unique s'est tu, après s'être donné comme rôle et objectif d'être le premier, sinon l'unique promoteur d'une autre mandature pour Bouteflika. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, Djamel Ould Abbes a subitement tempéré ses positions par rapport à la présidentielle prévue au printemps 2019. Ce qui peut être perçu comme une reculade de la part du SG du FLN sur la question du 5e mandat ne serait être un fruit du hasard ou un changement de position au sein du parti majoritaire. Selon des informations, Ould Abbes a été sévèrement recadré concernant ses multiples déclarations sur le sujet. Après avoir tenu le crachoir pendant de longues semaines sur la "nécessité d'amener" le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, "à accepter" de briguer un 5e mandat, Ould Abbes s'était laissé aller à des déclarations qui ne semblent pas plaire en haut lieu. L'on apprend que les promoteurs de l'ombre d'un autre mandat pour Bouteflika n'ont pas aimé le fait qu'Ould Abbes présente le chef de l'Etat comme président du FLN, et partant, si Bouteflika décidait de rempiler pour un autre quinquennat, "il sera le candidat du FLN". Compris comme "un monopole" du FLN sur le Président, cette orientation ne semble pas cadrer avec ceux qui veulent que Bouteflika se présente en candidat du "consensus", comme il l'avait fait depuis son retour aux affaires en 1999, préférant réunir tout le conglomérat de soutiens sous la houlette d'une direction de campagne extra-partisane. La promotion du 5e mandat ne doit souffrir d'aucune équivoque ou erreur de procédure. Laisser Ould Abbes "accaparer" la défense de ce choix des décideurs reviendrait à donner l'image d'un système en manque de consensus sur la question de la présidentielle, d'où, estime-t-on, l'appel à Ahmed Ouyahia, SG du RND, pour donner de la "consistance" au projet d'un autre quinquennat pour Bouteflika. Il faut noter, à ce propos, que le Premier ministre a mis les formes nécessaires pour appeler le chef de l'Etat à se représenter, lors du dernier conseil national du RND. Avec cette procédure, le régime "rassure" que le futur président ne sera pas uniquement "celui du FLN", comme l'avait maintes fois déclaré Djamel Ould Abbes, mais celui d'un accord sur un consensus plus large en son sein, d'ailleurs, c'était à bride abattue que le chef de Taj, Amar Ghoul, avait accouru pour réaffirmer son soutien à Bouteflika. Dès lors que la phase des appels à un 5e mandat était officiellement ouverte depuis l'annonce d'Ouyahia, plusieurs associations se sont mises de la partie pour accomplir la tâche attendue, selon la procédure. Seul le MPA d'Amara Benyounès est resté en rade pour le moment, mais tout porte à croire que le parti de l'ex-ministre du Commerce annoncera son ralliement à partir du mois de septembre prochain. Mohamed Mouloudj