Le Syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique (Saepe) réclament la remise en liberté "immédiate" des journalistes, éditeurs de presse électronique, Abdou Semmar, Merouane Boudiab et Abdene Mellah, arrêtés et mis en détention préventive, il y près d'une semaine. Dans un communiqué sanctionnant leur réunion et rendu public hier, les éditeurs de la presse électronique se disent "choqués" par le traitement réservé à ces confrères embarqués, s'offusquent-ils, comme de "vulgaires délinquants dans une procédure d'urgence à charge dont les motivations, en l'absence de communication de la justice, sont aussi confuses que douteuses". Ils dénoncent, ainsi, une arrestation "aux allures de rafle", qui, selon eux, ressemble plutôt à "des représailles politiques déchaînées actuellement contre toutes les formes d'expression autonome de la presse et des citoyens". D'où leur conclusion que "rien ne justifie la détention préventive dans une telle affaire liée aux métiers de publication d'information sur le web et à l'exercice de la profession de journaliste". Cela, tout comme ils estiment que "la détention préventive doit être l'exception et non la règle", non sans accuser que celle-ci (la détention préventive) serait "utilisée de manière abusive contre la presse électronique". Le délit de presse, rappellent-ils, étant dépénalisé depuis la loi sur l'information de 2012. Pour eux, "la justice peut instruire dans la sérénité toutes les plaintes impliquant le travail des journalistes sans avoir à recourir à des mesures extrêmes de détention avant jugement, synonymes de condamnation a priori". Il convient de signaler que la défense des prévenus, notamment l'avocat d'Abdou Semmar, dénonce un "dossier vide". Selon la défense, cette arrestation a pour objectif de "remettre en cause le statut de journaliste et sa capacité à faire son travail". Dans une déclaration faite à TSA, Me Zakaria Benlahreche, avocat du journaliste, affirme que "Abdou Semmar est poursuivi à la suite des plaintes déposées par le wali d'Alger et le gérant du groupe Ennahar" et que son client est poursuivi pour avoir "publié des articles sur son site et partagé les propos de personnalités politiques de l'opposition". Pour autant, les accusés doivent encore croupir en prison au moins jusqu'à leur jugement dont la date est inconnue. F. A.