Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, intervenant hier à l'occasion d'une conférence sur l'épargne organisée par l'Abef, est revenu sur l'informel et sur les chiffres qui s'y rapportent, avançant un ordre de grandeur de l'évolution de ce marché : 4 800 milliards de dinars dont les petites épargnes des ménages qui échappent également au système financier et qui tourne autour de 2 000 milliards de dinars. Il a par ailleurs révélé que la croissance des crédits en Algérie a évolué à un rythme de 7 à 8% et qu'elle devrait grimper à 10, voire 11% en 2018. Cela est l'expression d'une "bonne performance", juge-t-il. Et de préciser qu'en valeur, l'accroissement annuel des crédits se situe entre 9 000 milliards et 1 000 milliards de dinars. Mais est-ce possible de capter ces ressources ? Loukal se montre optimiste et formule des recommandations pour ce faire. Il a ainsi préconisé une diversification et une modernisation des services bancaires. S'y ajoutent les finances alternatives, un sujet évoqué également par le gouverneur de la banque des banques. Celui-ci a, du reste, annoncé que la place financière sera dotée, avant la fin de 2018, d'un règlement qui permettra de commercialiser des produits alternatifs (produits de la finance islamique). Loukal révèle que le règlement dont il est question sera promulgué courant novembre et que les banques qui se sont déclarées aptes et prêtes à commercialiser ce produit pourront le faire. Il faut dire le gouverneur de la Banque d'Algérie se place dans la même posture, ou presque, que celle du ministre des Finances, présent également à la rencontre d'hier, tous deux ayant appelé à plus d'efforts pour mobiliser davantage l'épargne. L'épargne des ménages en 2013 était de 1 662 milliard de dinars. Elle était en fait au plus bas. Et cela doit, a souligné le grand argentier du pays, nous interpeller pour améliorer davantage notre offre, en développant des produits adaptés dont le but est, bien entendu, de promouvoir la dynamique vertueuse de l'épargne et d'attitrer la masse monétaire qui circule dans l'informel. Abderrahmane Raouya a appelé également à mettre des dispositifs spécifiques adaptés à la demande de la clientèle afin de drainer l'épargne au maximum et de faire en sorte que des comptes d'épargne soient des produits bancaires attractifs et un vecteur de la bancarisation. Le ministre a assuré par ailleurs que son département demeure très attentif aux résultats (enquêtes et études) établis par l'Observatoire national de l'épargne, un organisme qu'il a installé hier. Y. S.