La LFP annule la décision antiréglementaire de la FAF et rectifie le tir. La Ligue met en revanche le club annabi dans de beaux draps. Lundi 22 octobre 2018 : la commission de discipline de la LFP tranche en première instance dans l'affaire de l'USM Annaba dont d'anciens joueurs n'ont pas été payés depuis 2010 et qui ont déposé une plainte le 7 octobre 2018. "La commission invite le club à régulariser la situation financière pour les 20 joueurs dans un délai de 15 jours, au plus tard le 5 novembre", soit lundi dernier. Cependant, le vendredi 26 octobre 2018 "la FAF accorde à l'USMAn un nouveau délai pour payer cette dette (de 9 milliards 600 millions de centimes), jusqu'à la fin de la saison (6 mois), et révèle également que son club pourra recruter lors du prochain mercato hivernal". Au passage, tout le monde aura remarqué que le président de la Fédération, Kheireddine Zetchi, et non pas la commission de recours de la FAF, a piétiné tout bonnement la décision citée plus haut de la commission de discipline, en violation flagrante des statuts de la FAF, qui garantissent l'indépendance des organes juridictionnels de la fédération, comme nous l'écrivions du reste il y a quelques jours dans ces mêmes colonnes. Il faut préciser que la FAF n'a jamais notifié officiellement à l'USMAn cette décision, ce qui en dit long sur son hésitation et sa méconnaissance de la réglementation. Bref, le lundi 5 novembre 2018, retournement de situation : la commission de discipline accorde une prolongation de 15 jours à compter du 5 novembre 2018 à l'USM Annaba pour qu'elle régularise la situation financière de ses ex-joueurs et précise "qu'elle met à la disposition du club de Annaba tous les documents nécessaires afférents à cette affaire". Ce n'est plus donc 6 mois mais 15 jours. Alertée donc par cette violation de la loi, la FAF instruit donc la LFP pour réparer les dégâts, surtout devant la contestation naissante du CRB, de l'USMH et du RCK qui s'estiment du coup lésés par le traitement à deux vitesse de la FAF. Pis encore, lors de son premier verdict du lundi 22 octobre 2018, la commission de discipline avait précisé que "par défaut (non payement des dettes à la date du 5 novembre, ndlr), la commission prend les sanctions citées dans l'article 91 du code disciplinaire de la FAF". La menace de la FIFA Que prévoit justement l'article 91 du code disciplinaire de la FAF ? "Outre les dispositions prévues par l'article 90 du présent code disciplinaire, tout club, entraîneur, joueur qui ne paie pas intégralement ou paie en partie une somme d'argent due à un autre membre (fédération, club, joueur, entraîneur) ou à la FIFA, bien qu'il ait été condamné par un organe quelconque de la FAF, de la FIFA ou du TAS (décision financière) ou quiconque ne respecte pas une décision non financière de ces mêmes organes et instances sera sanctionné d'une amende de cinquante mille dinars (50 000 DA) ; par suite, il recevra des autorités juridictionnelles de la LFP, la Fédération et/ou d'autres instances internationales un dernier délai de grâce pour s'acquitter de sa dette ; s'il s'agit d'un club, il sera mis en garde d'avoir à régler sa dette sous peine de déduction de points ou de rétrogradation dans la catégorie inférieure", stipule cet article. Autrement dit, la direction de l'USMAn qui n'a pas payé la note à la date 5 novembre, devait être sanctionnée par une amende de 50 000 DA, ce que la LFP n'a pas fait. L'article 91 du code disciplinaire de la FAF prévoit également qu'en "cas de non-paiement ou de non-respect de la décision malgré le dernier délai de grâce accordé, une interdiction de recrutement de joueurs est prononcée. Si le club ne respecte pas ce dernier délai, la Fédération et/ou la ligue concernée sera tenue d'appliquer les sanctions prononcées. La déduction de points portera sur trois paliers (3 points, 6 points et 9 points) en fonction du montant dû. Une suspension de toute activité relative au football peut par ailleurs être prononcée contre toute personne physique (dirigeants, joueurs, entraîneur)." C'est-à-dire que si le club annabi ne paye pas d'ici le 20 novembre, il risque une déduction de points, et une interdiction de recrutement. Sachant que le club doit payer rubis sur l'ongle 9 milliards 600 millions de centimes, quel est le nombre de points que la LFP devrait donc défalquer le cas échéant ? Autre question, pourquoi la LFP n'a pas procédé à des notifications individuelles pour chaque joueur au lieu de traiter le dossier dans sa globalité ? Dans un message posté sur les réseaux sociaux, le président du club annabi, Abdelbasset Zaïm, s'offusque dans cette décision et s'interroge à quel saint se vouer. "6 mois, puis 15 jours, dois-je faire confiance à la FAF ou la LFP ?" écrit-il. Une chose est sûre, il doit payer avant le 20 novembre sinon il sera sous peine de sanctions de la LFP et de la … FIFA qui insiste sur l'application des décisions des organes juridictionnels des fédérations et non pas des bureaux fédéraux ! SAMIR LAMARI