L'assemblée constitutive de la confédération des syndicats autonomes aura lieu ce matin au siège de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Treize organisations activant dans divers secteurs de la Fonction publique et de la sphère économique ont déjà annoncé leur adhésion à cette union qui veut s'imposer comme un interlocuteur incontournable de l'Exécutif. Il s'agit des organisations syndicales des secteurs de la santé, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de l'agriculture, des affaires religieuses, de la poste et des télécommunications et de la maintenance aéronautique. La mise en place d'une confédération des syndicats autonomes est une première en Algérie. Son défi sera, selon Sadek Dziri, président de l'Unpef, de "participer au dialogue social avec le gouvernement lors des tripartites et bipartites et de mettre sur la table les revendications réelles du monde du travail". Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, espère que cette confédération des syndicats autonomes "permettra de constituer une force syndicale très importante, susceptible de devenir le porte-parole des fonctionnaires et des ouvriers. Contrairement à des pays comme le Maroc ou le Mali, l'on n'avait, jusqu'à présent, qu'une Centrale syndicale qui ne reflétait pas vraiment les aspirations des travailleurs". Ce projet, qui date de plusieurs années, n'a pas pu se concrétiser auparavant à cause, à la fois, des entraves mises sur sa route par le gouvernement et "du problème du leadership et des différents conflits ayant atomisé des syndicats ou conduit à leur clonage", pense Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP). Le premier obstacle qui risque de se dresser devant cette union des syndicats autonomes est le refus du ministère du Travail de lui délivrer un agrément. "Chacun des syndicats adhérents a préparé son dossier. On compte déposer une demande d'agrément pour la confédération juste après l'assemblée générale constitutive. Mais on s'attend à un refus qui ne va pas nous empêcher de commencer à activer", certifie Abdelmalek Azzi, coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). La confédération ne va pas remettre en cause l'activité propre de chaque syndicat dans son secteur. "Nous aspirons à constituer une force pour certaines actions comme les rassemblements et les marches", précise Abdelmalek Azzi. Les premières démonstrations de force de cette union des syndicats autonomes doivent cibler, révèle Sadek Dziri, quatre dossiers prioritaires : l'avant-projet de loi du code du travail, la retraite proportionnelle et sans conditions d'âge, le pouvoir d'achat et les libertés syndicales. "Théoriquement, le fait de se rassembler va nous permettre de devenir une force, mais cela dépendra de l'impact réel de notre activité sur le terrain", tempère M. Azzi. Nissa Hammadi