Quelques jours seulement après son transfert du centre pénitentiaire d'Oued Ghir (Béjaïa) vers celui de Saïd-Abid, dans la wilaya de Bouira, le jeune blogueur Merzoug Touati, en détention depuis janvier 2017, vient d'être déplacé à la prison de Blida, a indiqué, hier, l'un des avocats de la défense du détenu, Me Boubekeur Hamaïli. Bien que cette décision de transfert de prisonnier d'un centre de détention à un autre reste aux yeux des juristes une procédure tout à fait "normale" et "routinière", il n'en demeure pas moins que la famille de Merzoug Touati et les membres du comité citoyen réclamant sa libération affichent leur inquiétude et s'interrogent sur les raisons ayant motivé ces évacuations à la fois "successives" et "inexpliquées". En effet, la mère de Merzoug Touati, qui s'est déplacée, hier, à la wilaya de Bouira, en vue de rendre visite à son fils condamné en appel à sept ans de prison, a été désagréablement surprise d'apprendre que celui-ci a été transféré de nouveau vers la prison de la wilaya de Blida. Après quoi, elle s'est vue contrainte de rebrousser chemin et de rentrer bredouille chez elle. Et pourtant, la cour de justice de la wilaya de Béjaïa lui a délivré une autorisation de rendre visite à son fils qui se trouvait, croyait-elle savoir, dans un centre de détention de la wilaya de Bouira, où ila été transféré depuis une semaine. À noter que la famille du jeune blogueur, qui a déjà passé quelque 22 mois dans le centre pénitentiaire d'Oued Ghir, attend impatiemment la réponse de la Cour suprême au pourvoi en cassation déposé au lendemain de la condamnation de Merzoug Touati, en juin dernier, par la cour d'appel de Béjaïa. De son côté, le militant Yanis Adjlia, membre actif du comité pour la libération de Merzoug Touati, a affirmé, hier, que les préparatifs de la marche des libertés, prévue pour le mardi 20 novembre prochain, dans la ville de Béjaïa, vont bon train. "Nous voulons faire de cette marche une grandiose démonstration de rue, à travers laquelle nous allons interpeller, une fois de plus, le pouvoir en place, en exigeant la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, dont notre frère Merzoug Touati, accusé d'intelligence avec une puissance étrangère, alors qu'il n'a fait que diffuser sur son blog personnel une interview avec un ancien diplomate israélien", a affirmé M. Adjlia. Kamel Ouhnia