À coup de déboires en série, l'équipe nationale cumule les désillusions pour rejoindre quasi-assurément le cercle peu envieux des cancres de ce continent, ceux-là mêmes qui ne seront pas de la fête à la prochaine coupe d'Afrique des nations, prévue l'hiver prochain en Egypte. En effet, les Algériens n'ont pas encore digéré l'amertume de l'élimination du Mondial allemand, voilà qu'ils doivent aussi avaler la pilule de la disqualification à la CAN 2006, et ce, après le résultat catastrophique ramené de Luanda face à l'Angola. Sauf, miracle, ce qui n'est guère impossible en football, mais encore faut-il que les verts fassent preuve de plus de culot que cette sortie bien frileuse en terre angolaise, il est fort à craindre que les Algériens ne seront pas de la partie au rendez-vous du gotha africain. Un fait inédit depuis 1980. En dehors de l'édition de 1994 avec l'affaire Karouf (sur le terrain, les algériens avaient tout de même arraché leur qualification avant d'être disqualifiés sur tapis vert), les algériens ont participé régulièrement à ces joutes continentales. Lors de la dernière CAN en Tunisie, les Verts avaient même donné énormément de joie aux supporters en effectuant une participation honorable au moment où tout le monde s'attendait franchement à un désastre. Or, aujourd'hui, il faut avouer que le désastre est bien là, il tape à la porte comme une fatalité au vu du parcours de l'EN dans ces éliminatoires jumelées. Avec cinq points de retard, sur le dernier potentiel qualifié à la CAN, c'est-à-dire le Zimbabwe, alors qu'il ne reste que trois matches à jouer, soit neuf points encore en jeu, il faut dire que l'affaire est mal engagée. Très mal engagée ! Il faut non seulement battre le Zimbabwe lors du prochain match, le 19 juin à Oran, mais il faut aussi croiser les doigts pour que ce même adversaire ne se rebiffe pas une fois entré chez lui pour le reste du parcours et que l'EN continue à enchaîner les victoires jusqu'au au dernier match. Autrement dit, il faut battre, coup sur coup, le Zimbabwe, le Nigeria à domicile, tenter l'exploit au Gabon qui, ne l'oublions pas, est encore en course pour la CAN, avec le même nombre de points que l'Algérie, puis regarder les résultas des autres outsiders. De là à dire que le destin des verts n'est plus entre leurs mains, il n'y a qu'un pas que beaucoup ont déjà vite franchi. Bien sûr, il serait préférable, aux yeux de certains, d'attendre au moins le prochain match pour voir plus clair mais la prestation de notre sélection nationale dimanche face à l'Angola, et bien d'autres avant, n'augure franchement rien de bon. Une frilosité maladive dans le jeu, un manque de culot et de percussion flagrant, ainsi que des erreurs de débutants pour une composante de pros, voilà en somme un décor qui laisse sceptiques les plus chauvins. Alors, autant se préparer dès maintenant au pire et cesser de rêver comme si ces “guiboles” d'argile pouvaient nous sortir le grand jeu. En revanche, la réflexion, à tous les niveaux, notamment politique, pour la refonte radicale du football doit s'engager dès maintenant, sérieusement, et surtout loin des solutions de replâtrage. S. B.