L'Assemblée des Représentants du peuple en Tunisie (ARP, Parlement) tiendra aujourd'hui une séance plénière consacrée au vote de confiance aux nouveaux membres du gouvernement annoncés dans le cadre du remaniement ministériel proposé par le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, suscitant une vague de réactions au sein de la classe politique, notamment de la part du président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui a fait savoir qu'il n'approuvait pas le remaniement ministériel, le qualifiant de "précipité". Le président Essebsi s'est dit également consterné par la démarche entreprise, car, selon lui, on n'a pas respecté les questions procédurales. Le bureau de l'ARP réuni, jeudi au Palais du Bardo, a décidé de tenir une plénière aujourd'hui pour le vote de confiance, après que M. Chahed ait procédé à un remaniement ministériel touchant 13 ministères et 5 secrétariats d'Etat. Le président du Parti tunisien "Bani Watani", Saïd Aïdi a estimé, samedi, lui aussi, que la démarche adoptée par le Chef du gouvernement Youssef Chahed est contraire à l'esprit de la Constitution et à l'éthique politique. Le dirigeant de Nidaa Tounes, Ridha Belhadj, a affirmé qu'il a été effectué dans des conditions particulières et n'a jamais été le résultat de concertation avec les partis, et particulièrement avec Nidaa Tounes, vainqueur des élections de 2014. Pour le dirigeant du Front populaire (FP), Zouheir Hamdi, le remaniement ministériel va créer une "nouvelle crise politique". Le secrétaire général du parti al-Joumhouri, Issam Chebbi, a observé que "le remaniement ministériel annoncé a mis fin au gouvernement d'Union nationale". Pour sa part, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Tabboubi, a qualifié la nouvelle composition du gouvernement de "coalition partisane", indiquant dans une déclaration que la Centrale syndicale n'a pas participé au choix des nouveaux membres du gouvernement. L'Assemblée des représentants du peuple (ARP) est composée principalement par le Mouvement Ennahdha avec 68 députés, qui détient une faible majorité suivie du Mouvement Nidaa Tounes (51 députés), et de la Coalition nationale (40 députés). R. I./Agences