Près de mille Algériens seraient en situation irrégulière en Grèce, selon Mme Nike Ekaterini Koutrakou, l'ambassadeur de Grèce en Algérie. Rencontrée en marge de la semaine gastronomique de son pays, qui s'est ouverte dimanche dernier, la diplomate hellénique a indiqué qu'il n'existe pas plus de mille sans-papiers algériens établis en Grèce, en l'absence de données exactes à son niveau, précise-t-elle. Athènes travaille en collaboration avec l'ambassade d'Algérie en Grèce pour le rapatriement de ces clandestins. Rappelons qu'en mai dernier, un Algérien, âgé de 35 ans, originaire de la wilaya d'Oran, entré illégalement en Grèce, avait été condamné à 25 ans de réclusion criminelle dans ce pays, a indiqué sa famille citée par une chaîne de télévision privée. Il avait rallié le territoire grec depuis la Turquie, a précisé la même source, puis arrêté et accusé d'être un passeur de migrants entre la Turquie et la Grèce. Le passage par la Turquie et les routes de la Méditerranée occidentale restent l'itinéraire favori des clandestins algériens pour rejoindre l'Union européenne par le truchement de la Grèce. Quant aux relations entre les deux pays, elle estime qu'elles sont bonnes "mais peuvent s'améliorer", regrettant qu'il n'y ait pas tellement de Grecs qui viennent en Algérie et que très peu d'Algériens visitent son pays. "Je crois qu'on peut développer la filière touristique des deux côtés mais, pour la promouvoir, il faut qu'il y ait au préalable une ligne directe entre les deux pays", explique Mme Koutrakou. Auparavant, cette ligne aérienne existait, mais avec l'avènement de la crise économique en Grèce, elle a été annulée. Pour la diplomate grecque, cet impératif est primordial pour la relance du tourisme entre les deux pays, puisque la volonté politique existe. Actuellement, ceux qui veulent voyager entre les deux pays doivent transiter soit par Paris ou Le Caire, ce qui handicape grandement les déplacements. À une question sur une éventuelle réouverture de cette ligne, l'ambassadrice a déclaré que des pourparlers sont actuellement menés avec la partie algérienne, mais pour le moment aucune date n'a encore été fixée. À l'occasion de l'inauguration de cette semaine gastronomique, Mme Koutrakou a rappelé, au cours d'une allocution, la face cachée de son pays, "une face régionale" ainsi que tous les bienfaits de la cuisine crétoise. Saïd OUSSAD