Ould Abbes a soutenu que les attaques de Tayeb Louh contre Ahmed Ouyahia "n'engagent en rien" le FLN, précisant qu'il (Louh) "agit en tant que ministre et non comme militant du FLN" et assurant que le FLN "ne l'a pas délégué" pour "s'attaquer à Ouyahia". Les attaques de Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, contre le secrétaire général du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, continuent de susciter la polémique et des interrogations et lectures sur les raisons de cette violente charge. Face à cette guéguerre faite d'attaque et de contre-attaque, le FLN se démarque de Louh, sans toutefois le dénoncer clairement, même s'il réaffirme son soutien à Ahmed Ouyahia. Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, prend ses distances avec Louh, en effet, dans son conflit avec Ouyahia. Contacté hier, M. Ould Abbes a estimé que les attaques de Tayeb Louh contre Ahmed Ouyahia "n'engagent en rien" le FLN, précisant qu'il (Louh) "agit en tant que ministre et non comme militant du FLN". Djamel Ould Abbes a assuré, à ce propos, que le FLN "ne l'a pas délégué" pour "s'attaquer à Ouyahia" au nom du parti. Tout en soulignant que le FLN "est respectueux des positions et décisions de l'Etat", il a rappelé que "le gouvernement est nommé par le président de la République, lequel est également le président du FLN". Interrogé à propos de la "discipline" qui devrait être le maître-mot au sein de l'Exécutif, alors même qu'un ministre du FLN vient de déroger à cette règle, le secrétaire général du FLN a estimé que son parti "n'est pas habilité à évaluer un gouvernement en dehors du président de la République", indiquant que son parti soutient le Premier ministre et qu'il a "une confiance totale en Ahmed Ouyahia". "En résumé, le FLN n'est pas du tout concerné par cette histoire, nous sommes concentrés sur les élections sénatoriales à travers la tenue des assemblées générales dans les wilayas pour désigner nos candidats", a encore ajouté Ould Abbes, écartant la possibilité que cet "assaut" de Tayeb Louh contre Ahmed Ouyahia pourrait affecter le travail de la "coalition de soutien à Abdelaziz Bouteflika", créée par le FLN, le RND, TAJ et le MPA, il y a à peine quelques jours. D'autant plus que cette coalition a été mise sur pied une journée seulement avant la violente charge de Louh contre Ouyahia à partir d'Oran où il effectuait une visite ministérielle. "La coalition est un conglomérat politique de quatre formations qui soutiennent le Président, donc rien ne pourra saborder cet espace de débat d'alliance entre ces formations", a-t-il dit à ce propos. Pour rappel, c'est à partir d'Oran, où il s'était rendu la semaine passée, que Tayeb Louh a ouvert le feu sur Ahmed Ouyahia, rappelant l'épisode de l'emprisonnement des cadres dans les années 90 qu'il endosse à l'actuel Premier ministre. Non satisfait de cette charge, Louh avait poussé le bouchon un peu loin en accusant Ahmed Ouyahia d'avoir prévu des taxes sur les documents biométriques, que le chef de l'Etat a supprimées. Le lendemain, c'est le RND qui répondit via un communiqué de "rappel des faits", avant qu'Ahmed Ouyahia ne demande aux militants de son parti d'"éviter" toute guéguerre avec les formations de la coalition présidentielle. Un des responsables du RND a même déclaré à la presse que Tayeb Louh a demandé des excuses à Ouyahia, mais c'était sans compter sur la prompte réaction du ministre de la Justice qui a démenti, réitérant encore une fois ses attaques contre Ouyahia. Mohamed Mouloudj