Outre l'affaire de diffamation pour laquelle il serait poursuivi, la justice aurait instruit un nouveau dossier sur la base de l'activité de la web radio qu'il dirige. C'est aujourd'hui que s'ouvre au tribunal de Constantine le procès du coordinateur du mouvement Mouwatana dans la capitale de l'Est du pays, Abdelkrim Zeghilèche. Une assise qui se tiendra visiblement sous haute surveillance à la suite des multiples appels lancés, via les réseaux sociaux, par les sympathisants du mouvement dont le coordinateur national de Mouwatana, Soufiane Djilali, qui a exprimé, par deux fois, son soulagement après la libération d'Abdou Semmar et de Merouane Boudiab, ainsi que l'élargissement de Saïd Chitour, mais en rappelant, à chaque fois, qu'à ce jour, Abdelkrim Zeghilèche attend du soutien. "Les militants de Mouwatana et les citoyens sont également attendus devant le tribunal de Constantine, ce mardi 13 novembre, pour soutenir notre représentant Abdelkrim Zeghilèche, victime d'arbitraire", avait-il écrit sur sa page Facebook. Le mouvement Mouwatana, qui avait tenté à deux reprises de tenir des rassemblements à Constantine pour exprimer son refus de la perspective d'un cinquième mandat pour le président Bouteflika, avait buté sur le niet opposé par les autorités et un quadrillage sans précédent de la ville des Ponts par les forces de sécurité. Et à l'instar d'autres sympathisants du mouvement, Abdelkrim Zeghilèche avait été arrêté en ces deux circonstances par des policiers, le 8 septembre et le 6 octobre derniers. Ses ennuis avec la justice interviendront, par contre, à partir du 13 octobre dernier, à la suite d'une plainte en diffamation déposée à son encontre par un activiste du mouvement associatif, Mohamed Latafi en l'occurrence, connu sur la place de Constantine pour son engagement dans les comités de soutien au président Bouteflika depuis les années 2000. Paradoxalement, Abdelkrim Zeghilèche, qui possède une radio web depuis 2015, avait auparavant ouvert l'antenne à ce dernier où il deviendra l'un de ses animateurs avant de se retourner contre son hôte après la publication sur les réseaux sociaux, par Abdelkrim Zeghilèche, d'un commentaire acerbe à son endroit. Une plainte relevant du droit commun qui prit une tournure rocambolesque le 31 octobre dernier avec l'arrestation d'Abdelkrim Zeghilèche puis sa présentation devant le procureur de la République qui a ordonné aussitôt sa comparution immédiate devant le juge. Le prévenu, qui n'était pas alors assisté d'un avocat, avait requis le report de sa comparution, ce qui lui avait été accordé, mais la décision a été assortie d'une mise sous mandat de dépôt en attendant son procès fixé par le même juge pour aujourd'hui. Néanmoins, une intrigue est intervenue une semaine après l'incarcération du militant de Mouwatana à la suite d'un mandat de perquisition délivré par le procureur de la République près le tribunal de Constantine et la saisie de tout le matériel de la web radio de Zeghilèche, moins de 48 heures après la diffusion d'une émission de musique RAP qui lui a été dédiée sous le slogan "Libérez Abdelkrim Zeghilèche". Un développement qui laisse supposer qu'en sus de l'affaire de diffamation dans laquelle il serait impliqué, la justice aurait instruit un nouveau dossier sur la base de l'activité de la web radio qu'il dirige. Et si rien n'a filtré pour l'instant sur cette deuxième affaire présumée, il n'est pas écarté que de nouveaux rebondissements viendraient alourdir les tracas d'Abdelkrim Zeghilèche avec la justice. Kamel Ghimouze