"La zakat, un droit religieux musulman" est, depuis avant-hier, au centre des débats du 2e colloque international intitulé "L'islam et les questions de société" organisé par la direction des Affaires religieuses et des Wakfs au centre culturel Kateb sous le haut patronage du ministère de tutelle en collaboration avec le wali de Sidi Bel-Abbès et animé par des experts en sociologie, des universitaires et des membres du Haut Conseil islamique en présence des dizaines d'oulémas des différentes régions du pays, notamment des chouyoukh de zaouïas d'Adrar, M'sila et de Sétif ainsi qu'un membre de la Ligue des oulémas de Mauritanie. Selon Hadj Hadjadj, directeur de wilaya des Affaires religieuses et Wakfs, "la zakat un droit religieux musulman al-zaqa est un thème intégré entre les différentes catégories de la société. D'ailleurs, lors de notre suivi des débats, nous avons remarqué que le sujet de la zakat est un projet civilisé qui participe au projet de l'Etat, et ce, dans but de la cohésion de la société". Et d'ajouter : "En ce qui nous concerne, nous estimons que ce quatrième pilier de l'islam qui est la zakat doit sortir de son cercle étroit vers un concept très contemporain. Donc, nous pouvons investir, à partir de la zakat, dans les domaines de l'agriculture pour réduire la pauvreté et dans la santé pour la prise en charge des soins des malades. En ce sens, à Sidi Bel-Abbès, nous venons de lancer un projet d'hôtel et de services sociaux financés par le Fonds zakat et waqf." Au programme de cette rencontre, figurent cinq communications en relation avec le thème principal de la zakat qui ont été présenté au participant, notamment "L'impact de l'ijtihad dans les banques", "Islam et les questions de société", "La philosophie de l'argent dans l'islam", "La contribution de l'argent de la zakat dans le développement de l'entrepreneuriat". À ce propos, le Pr Boudjellal de l'université de Blida et membre du Conseil islamique a déclaré à Liberté : "Lors de mon intervention, il a été proposé une nouvelle idée sur le fonds zakat de garantie de créances douteuses. Parmi les huit catégories bénéficiaires de la zakat, figure un attributaire nommé El gharimine (les gens surendettés - Verset 60 de la sourate Et-Taouba). Donc cette catégorie de gens surendettés ou en cessation de paiement et qui est en passe de difficultés financières peuvent être des hommes d'affaires à la tête d'entreprises qui gèrent des employés. Donc, à travers ce verset coranique qui définit les huit catégories attributaires de la zakat figurent les surendettés et qui peuvent en bénéficier de la zakat.» Et d'expliquer : "Donc, j'ai proposé de réserver le 1/8 des ressources zakataires, soit 12,5% spécialement pour ce fonds de garantie de créances douteuses qui serait une sorte de couverture au profit des surendettés et j'estime que ça sera attractif pour ces gens-là pour qu'ils se rapprochent du Fonds national de la zakat et à partir de là, il payera sa zakat de manière régulière." "Une fois connu des services du fonds, il deviendra un candidat potentiel pour qu'il bénéficie de ces recettes zakataires en cas de difficultés financières et ça c'est une première", conclut-il A. BOUSMAHA