Des dizaines de familles issues du quartier d'Ouled Bouchia (à la sortie est de Bouira), vivent dans des conditions misérables. Leur quartier, ou plutôt leur bidonville, est en proie à une dégradation tous azimuts et les habitants ne savent plus à quel responsable s'adresser pour faire part de leur détresse. En effet, Ouled Bouchia ne nécessite pas seulement une simple opération d'aménagement, mais une véritable prise en charge, car ce village, aux allures de "favela" en milieu urbain, se meurt à petit feu et les riverains souffrent le martyre. Pour preuve, les habitations où vivent les citoyens de cette localité ne sont que des taudis en zinc. Ce qui complique davantage la vie à ces derniers qui ne savent plus à quel saint se vouer pour améliorer leur cadre de vie qui ne cesse de se dégrader au fil des années. C'est dans ces rudes conditions que les citoyens de ce quartier survivent. Le mot "survie" n'est, en effet, guère galvaudé au vu de la misère qui frappe cette localité. Un habitant rencontré dira : "Nous sommes complètement marginalisés ! Notre quartier accuse un manque criant en matière d'aménagement urbain. Voyez par vous-même, rien n'est fait afin d'améliorer notre quotidien. Vous savez, chaque année, on nous annonce que des travaux de réhabilitation et d'aménagement viennent d'être inscrits au profit de notre localité, mais au fil du temps, rien ne pointe à l'horizon. Que des promesses sans suite." Concernant les logements, quelques citoyens rencontrés dénoncent l'"injustice" qui prédomine, selon eux, dans ce secteur. D'ailleurs et pour rappel, le wali de Bouira a été interpellé à propos de cette question épineuse par bon nombre de citoyens, qui avaient récemment manifesté devant le siège de la wilaya. Selon les protestataires, les responsables n'ont pas tenu leurs promesses de les reloger dans les plus brefs délais. D'autres citoyens de cette localité ont tenu à dénoncer "la hogra, la marginalisation, le laisser-aller des autorités locales et la bureaucratie". Le porte-parole de ces contestataires avait indiqué qu'en juillet dernier, ils auraient reçu la garantie que leur recasement aurait lieu en fin de cette année. Cependant, à en croire ce délégué, lui et ces camarades constatent avec "la plus grande stupeur" que ce sont d'autres gens qui vont être relogés. Un autre habitant de ce bidonville mettra en évidence les difficultés et la précarité qui sévissent au niveau de leur quartier. "Personnellement, je suis père de 7 enfants, on s'entasse à 10 dans une minuscule chambre, cela devient invivable !" Et d'ajouter : "On avait bon espoir d'être relogés prochainement, toutefois, avec la nouvelle liste des bénéficiaires de logements, tous nos espoirs ont été anéantis", a-t-il déploré. RAMDANE B.