La prévalence est passée à 14,8% en 2017, soit du simple au double par rapport à l'enquête de 2004 qui était de l'ordre de 8,9% de la population ciblée. La prévalence du diabète s'accentue, d'année en année, en Algérie. Cette pathologie est considérée aujourd'hui comme un véritable fléau qui menace, plus que jamais, la société algérienne. C'est un sérieux problème de santé publique. Tel est le cri de détresse lancé, hier, par les internistes, les diabétologues et autres cardiologues présents à la rencontre dédiée à la présentation des résultats de l'enquête nationale sur les facteurs de risques des maladies non transmissibles, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le diabète. Organisé à l'hôtel El-Aurassi, le rendez-vous d'hier a été animé par des épidémiologistes et autres enquêteurs qui ont mené le sondage. Lequel sondage a permis, après 18 mois de labeur, d'estimer la fréquence des principaux facteurs aggravant les maladies non transmissibles. Les résultats de l'enquête menée selon l'approche de l'OMS, dite "STEPwise", ont traité les facteurs ayant la plus grande répercussion sur la mortalité et la morbidité dues aux maladies chroniques (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, infections respiratoires et cancer). Le sondage a touché ainsi un échantillon représentatif de 7 450 personnes âgées de 18 à 69 ans et réparties à travers les 48 wilayas. C'est le professeur Gharnaout Merzak, chef de cabinet du ministre de la Santé, qui est intervenu à l'ouverture des travaux pour annoncer, au nom de son patron, les statiques officielles liées à la progression alarmante de cette maladie insidieuse et qui ont été validées par l'OMS en juin dernier. Le représentant du Pr Mokhtar Hasbellaoui confirme ainsi la hausse inquiétante du diabète en Algérie. La prévalence est passée à 14,8% en 2017, soit du simple au double par rapport à l'enquête de 2004 qui était de l'ordre de 8,9% de la population ciblée. Les données de cette enquête sont recueillies, dit-on, selon des standards élaborés par l'OMS. "Un tel sondage standardisé est une première. L'Algérie réalise pour la première fois un tel travail complet, contrairement à l'enquête-pilote de 2004 qui a concerné uniquement deux wilayas-pilotes, Sétif et Mostaganem", soutiennent les promoteurs de l'enquête. "Un tel taux représente 4, 5 millions de diabétiques." Cette précision de taille a été faite en marge de la rencontre par un expert en démographie. Le diabète qui vient en deuxième position au classement des maladies chroniques en Algérie, après la tension artérielle dont la prévalence est estimée entre 24 à 30%, demeure la maladie la plus importante de par son coût et ses conséquences. Le diabète, à lui seul, absorbe, dit-on, une grande part de la dépense nationale de la santé. "La facture des diabétiques représente plus d'un quart des dépenses globales de le Cnas en matière de remboursement de médicaments", rappellera le représentant du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, qui précisera que les trois caisses d'assurance sociale réunies prennent en charge plus de 2,5 millions d'assurés diabétiques. "La situation est très inquiétante. La cause principale de la progression du diabète est le mode alimentaire. On doit impérativement changer de comportement alimentaire, la pandémie de diabète est là. On a atteint le seuil intolérable du surpoids et de l'obésité", lancera le Pr Tebaibaia Amar, chef de service de médecine interne à Birtraria. Hanafi H.