L'obligation d'atteindre un taux d'intégration de 40% à l'horizon 2022 pour la plupart des constructeurs conduira ces sociétés à accélérer le processus d'intégration à partir de 2020-2021. Tout un écosystème reste à mettre en place pour espérer développer un tissu dense de sous-traitance automobile en Algérie. Tel est le constat dressé par Kamel Agsous, le président de la Bourse algérienne de sous-traitance (BASTP), co-organisatrice avec le World Trade Center d'Alger (WTCA) du Salon international de la sous-traitance qui se tient du 20 au 23 novembre à la Safex des Pins-Maritimes à Alger. Il y a d'abord essentiellement un gros problème de volume qui freine la constitution d'une puissante industrie de sous-traitance automobile, a-t-il rappelé. Il faudrait produire en Algérie 500 000 véhicules pour que les équipementiers des constructeurs soient intéressés par le taux d'intégration des véhicules montés en Algérie. Il faut savoir que le cahier des charges fixe un taux d'intégration de 15% au terme de la troisième année de production et 40% au terme de la cinquième année. Le premier responsable de la Bourse rencontré à l'occasion du salon considère que l'activité de montage de véhicules est une industrie naissante en Algérie. Puisqu'aucun des constructeurs présents sur le marché : Renault, Hyundai, Sovac et GMI ne sont au stade de la cinquième année de fabrication de véhicules. L'obligation d'atteindre un taux d'intégration de 40%, à l'horizon 2022 pour la plupart des constructeurs, conduira ces sociétés à accélérer le processus d'intégration à partir de 2020-2021. Kamel Agsous rappelle que 130 sous-traitants locaux sont répertoriés par la BASTP susceptibles de s'impliquer dans ce challenge industriel, dont 30 à court terme : 15 d'entre eux contribuent déjà à la fourniture de composants pour les véhicules montés en Algérie et 15 autres sont en voie d'homologation par les constructeurs. L'Etat doit accompagner ces PME pour mettre à niveau leur usine et pour qu'ils puissent être homologués, préalable à la fabrication des pièces de rechange pour ces véhicules montés dans le pays. Le tissu de sous-traitance automobile est ainsi embryonnaire. Sur le plan réglementaire, si la loi d'orientation de la petite et moyenne entreprise donne des incitations à ces sociétés, une batterie de ses textes d'application n'est pas encore promulguée, a indiqué à Liberté Kamel Agsous. L'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME) dans sa version new-look, structure notamment de soutien financier à la mise à niveau de ces entreprises, n'est pas encore opérationnelle. Le représentant de la société privée Siad présente au salon, un professionnel dans la distribution de la pièce de rechange, pointe du doigt, lui, la nécessité de changer les mentalités, de répandre en Algérie une culture industrielle et d'investir dans la formation. Au stand de Cital, la joint-venture avec le groupe français Alstom, son représentant nous apprend que cette co-entreprise a atteint un taux d'intégration de 32% dans le montage des tramways dans son usine d'Annaba, soit un niveau supérieur à celui fixé dans l'accord cadre de constitution de l'entreprise arrêté à 30%. Le vitrage, le câblage, des pièces composites sont fabriqués par des sociétés locales qui peuvent intervenir dans la fourniture de pièces pour l'industrie automobile. Cette société constitue un modèle dans le domaine de l'intégration industrielle en Algérie. Ce salon se veut, enfin, un espace de rencontres B to B entre ces entreprises et les sociétés intéressées par des contacts avec ces sous-traitants ou ces donneurs d'ordres. K. Remouche