En délivrant un satisfecit aux banques de la Société Générale et de City Bank fraîchement installées en Algérie, Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion des investissements (PPI), a déploré, hier, à Oran, la banqueroute des banques de la BCIA et d'El Khalifa Bank qui n'ont pas su développer “un système bancaire solidement ancré aux réformes économiques menées par l'Etat algérien”. Abdelhamid Temmar, qui intervenait à l'Université d'Oran Es-Senia sur les réformes structurelles dans les pays émergents, a souligné que l'inefficience des banques publiques nationales est un boulet accroché à la locomotive des réformes engagées depuis plus de cinq ans par le pays. Le ministre de la PPI s'est inscrit en faux contre la politique économique prônée depuis trois décennies par les anciens dirigeants auxquels il a reproché leur manque de pragmatisme. “Le secteur public est déliquescent, sa contribution qui n'est que 11% du PIB constitue un frein pour notre entrée dans l'économie de marché que nous souhaitons de toutes nos forces”, a déclaré Abdelhamid Temmar. Selon le conférencier, 17 milliards de dollars sont annuellement absorbés par les entreprises publiques qui n'arrivent plus à supporter le poids de la concurrence et de la libre entreprise. Un secteur moribond aux yeux de l'orateur qui a plaidé pour l'élaboration d'un plan de sauvetage des quelque 225 000 travailleurs du secteur public, mais à des conditions drastiques. “Les entreprises nationales sont appelées à accroître leur production, à se mettre en partenariat avec les sociétés privées algériennes et étrangères ou à disparaître”, dira le ministre de la PPI. Et de souligner : “Nous escomptons ramener le plan de démantèlement de la Douane algérienne dans les trois prochaines années à zéro, c'est-à-dire à 60% des importations qui vont être sans douane.” Une condition sine qua non, selon Abdelhamid Temmar, pour se maintenir sur le cap des réformes structurelles que nous avons engagées pour l'entrée de l'Algérie à l'OMC. Dans ce contexte, le ministre de la PPI a précisé sa pensée, exigeant un nouveau système du cadre organisationnel et fonctionnel touchant à la banque, au domaine, à la douane et au secteur privé qui, dira-t-il “s'impose à nous, alors que le secteur public recule”. B. GHRISSI