Le rassemblement pacifique à l'appel du comité de soutien au comédien Kamel Bouakkaz et à ses co-détenus, l'ancien footballeur, Fodil Dob, et le frère du cyber-militant Amir DZ, Houari Boukhors, a drainé autant, voire davantage, de policiers que d'artistes, hier, devant le Théâtre national algérien (TNA). Soit à la veille du très attendu procès des trois détenus, en mandat de dépôt depuis le 22 octobre dernier, programmé pour aujourd'hui au tribunal de Sidi M'hamed. Le contingent de policiers déployés aux alentours du TNA a ainsi contraint la foule de manifestants composée de comédiens, d'acteurs et d'autres artistes de tous bords, de journalistes, de militants et de citoyens lambda à se réfugier dans la terrasse du mythique café Tantonville jouxtant le TNA. Pourtant, il y a une semaine, une action similaire a eu lieu dans ce même lieu. Tolérés par le propriétaire, les soutiens des détenus se contenteront, tout de même, d'un bref sit-in, avant de se disperser dans le calme. "Libérez Kamel !", "Libérez Dob", "Libérez Réda" (prénom du chanteur de rap Réda Hmimed, connu sous le nom de Réda City16, même s'il est poursuivi séparément) étaient les slogans scandés, l'intervalle de quelques minutes, par les manifestants arborant des tee-shirts flanqués du portrait du comédien Kamel Bouakkaz. "Au cas où ils ne seraient pas libérés, nous reviendrons évidemment à la charge", a tenu à expliquer Yacine Zaïdi, comédien et metteur en scène au TNA, initiateur et coordinateur du comité de soutien à Kamel Bouakkaz. Avant ce rassemblement, révèle M. Zaïdi, des membres du comité, dont les artistes Saïd Hilmi, Farida Krim incarnant le célèbre personnage "Khalti Boualem" et Linda la magicienne, ont été reçus, à leur demande, par le maire de la commune d'Alger, Hakim Bettache, principal plaignant contre Kamel Bouakkaz. À l'occasion, il aurait accepté de retirer sa plainte contre le comédien. "M. Bettache a avoué qu'il a été induit en erreur et a promis de pardonner à Kamel, tout en présentant ses excuses à la famille", raconte, soulagé, le frère de Kamel Bouakkaz. Le deuxième plaignant contre le comédien, qui n'est autre que l'animateur-télé, Sofiane Dani, apprend-on de l'avocat de l'accusé, aurait également accepté de régler son différend avec Kamel Bouakkaz "à l'amiable". Ainsi, et sauf grande surprise, Kamel Bouakkaz, Mounir Dob et Houari Boukhors devraient être relâchés à l'issue de leur procès qui se tiendra, aujourd'hui, au tribunal de Sidi M'hamed. Farid Abdeladim