Dans cet entretien, ce responsable nous situe l'importance de l'usine d'Alger pour le groupe, leader mondial du pneumatique. Liberté : Quels ont été les résultats de Michelin Algérie en 2004 ? M. Belayachi : Les résultats sont en nette progression. C'est environ plus de 30% de croissance par rapport à 2003. Nous estimons avoir entre 27 et 28% de parts de marché. Nous restons leaders du marché du pneumatique en Algérie. Durant les quatre mois de 2005, le marché reste en croissance. Nous enregistrons un petit recul (conjoncturel) dû à un ralentissement de l'activité portuaire et aux retards dans les décaissements du Trésor public au profit d'entreprises publiques. Qu'en est-il de l'usine d'Alger ? Nous produisons 200 000 pneus pour poids lourds dans cette usine. Toute la production a été vendue en 2004. Notre objectif est de produire 250 000 pneus pour poids lourds en 2005. Quelle est son importance pour le groupe Michelin ? Nos objectifs consistent à faire de l'usine d'Alger un centre de production destiné non seulement à couvrir les besoins du marché local, mais également à l'exportation vers l'Afrique du nord, le Moyen-Orient puis progressivement vers l'Europe. Il s'agit là bien entendu de pneus pour poids lourds. Tous nos sites de production d'enveloppes pour poids lourds sont en croissance. Nous ne voulons pas qu'il en soit autrement pour ce site. Michelin est en train d'investir pour développer cette usine, grâce notamment au mécanisme de conversion de dette. Michelin a émargé à ce disposition de financement pour l'extension de l'usine. Nous prévoyons à moyen terme une capacité de production de 500 000 enveloppes annuellement, dont une partie sera exportée. Michelin dispose de deux usines dans la zone, l'une en Algérie, l'autre au Nigeria. Cette dernière est plus importante. Mais le site d'Alger pourrait dépasser à moyen terme celui du Nigeria. C'est donc l'un des plus importants de la zone. Quelle est l'importance de l'Algérie pour le groupe Michelin ? C'est l'un des plus gros marchés de la zone (en fait l'Afrique du Nord, Moyen-Orient et Eurasie). Il reste un marché important. C'est le sixième de la zone. Ceux de l'Iran, de l'Egypte et de l'Afrique du Sud en particulier sont plus importants. Mais le marché algérien est en croissance continue. Notre objectif est d'aller plus vite que la croissance économique du pays en termes de croissance d'activités en Algérie. Nous fabriquons des produits très performants. Nous continuons à investir. Mais ce qui nous gêne en Algérie, c'est le marché informel. Il y a un ensemble de transactions assez importantes qui se font au noir. C'est notre principal souci. N. R.