Innocenté des chefs d'inculpation passibles de peines d'emprisonnement, à savoir outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions et atteinte à la vie privée d'autrui, Abdelkrim Zeghilèche a été reconnu coupable de diffamation. De ce fait, une peine de deux mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 50 000 dinars a été prononcée à son encontre par le tribunal correctionnel de Constantine dans la matinée d'hier. Lors du procès qui s'est déroulé le 13 novembre dernier, le représentant du ministère public avait requis une peine de 3 années de prison et une amende de 100 000 dinars pour les trois chefs d'inculpation retenus contre lui suite à une plainte pour diffamation déposée à son encontre par Mohamed Latafi, un activiste du mouvement associatif proche des cercles de l'allégeance au pouvoir. Un procès qui a été placé sous haute surveillance suite aux appels à la mobilisation pour soutenir le militant de Mouwatana à Constantine, victime selon les leaders de ce mouvement d'un arbitraire et d'une machination politique tentant à réduire au silence les opposants au cinquième mandat du président Bouteflika. Près d'une dizaine d'avocats qui se sont constitués, bénévolement pour la plupart, pour défendre Abdelkrim Zeghilèche, ont soulevé dans leurs plaidoiries, au-delà des points de droit contenus dans le dossier, le curieux démembrement d'un seul fait qualifié en trois délits, le déroulement de l'instruction de l'affaire, des suspicions sur le cheminement du dossier. Autant d'aspects qui ont pesé dans le jugement rendu. Néanmoins, Abdelkrim Zeghilèche restera en prison puisqu'il est sous le coup d'un deuxième mandat de dépôt dans une seconde affaire, encore en instruction avec pas moins de cinq chefs d'inculpation dont atteinte à l'image du président de la République et diffusion radiophonique via un moyen électronique sans agrément. Blogueur, Abdelkrim Zeghilèche publiait sur sa propre page Facebook et celle de sa radio, des commentaires très critiques envers des autorités locales et/ou nationales, reprenant fréquemment sur son compte, les analyses d'autres opposants. L'une d'elles aurait servi d'ailleurs à ficeler le chef d'inculpation d'atteinte à l'image du président de la République alors qu'il s'agissait d'une reprise signée par son propre auteur. Kamel Ghimouze