La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, vient de rendre public le bilan du troisième trimestre 2018 sur ses activités commerciales. Il en ressort qu'elle a réalisé au cours de ce trimestre une première livraison de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à destination du port marocain Tanger MED. Il s'agit d'opérations commerciales basées sur de contrats spots (marché au comptant) négociés avec le client Afriquia Gaz, leader marocain de la distribution de gaz de pétrole liquéfié, butane et propane, et qui offre des solutions en énergie couvrant aussi bien les besoins domestiques que professionnels. Ces débouchés commerciaux prouvent que la compagnie nationale des hydrocarbures continue à faire des affaires dans le domaine de l'énergie au royaume chérifien. Et, ce faisant, elle apporte un démenti par les faits à la rumeur qui faisait état de l'arrêt des importations marocaines de gaz en provenance d'Algérie, acheminées via le gazoduc Maghreb-Europe, un pipeline qui passe par le royaume. Cela rejoint aussi les déclarations récentes du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Ce dernier avait, en effet, annoncé, il y a quelques semaines, que le Maroc prolongera les contrats d'importation de gaz algérien, que Sonatrach et ses interlocuteurs marocains continuent de discuter de l'approvisionnement du royaume en gaz algérien. Le Maroc est lié en fait par un contrat d'importation de gaz à l'Algérie signé en 2011. Il arrivera à expiration en 2021. Et il porte sur l'importation par le Maroc de 640 millions de mètres cubes de gaz via Maghreb-Europe. Ces quantités de GPL expédiées vers le royaume ont contribué à donner plus de consistance aux exportations d'hydrocarbures, de manière plus globale, sur la période considérée. Mais en valeur absolue. En effet, les exportations d'hydrocarbures ont rapporté au pays 9,6 milliards de dollars sur le troisième trimestre 2018, contre 7,8 milliards de dollars sur la même période de 2017. En revanche, les exportations se sont repliées en volume, enregistrant 22,04 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) sur le troisième trimestre 2018 contre 24,61 millions de TEP sur la même période de 2017. Toutefois, une analyse produit par produit indique que les exportations de pétrole brut ont atteint des pics au cours du mois de juillet, culminant à 26,7 millions de baril (3,4 millions de tonnes), soit 822 000 barils par jour. Ces pics ont été observés à la suite de l'arrêt de la raffinerie de Skikda pour maintenance. Par ailleurs, il est souligné dans le bilan sus-évoqué que les hydrocarbures gazeux ont représenté une part de 53% du volume total des exportations. Comparativement au troisième trimestre 2017, les exportations du gaz naturel liquéfié (GNL) ont connu, elles, une régression assez marquée, estimée à 45%, alors que les exportations de gaz naturel ont réalisé une croissance de près de 17%. Quant aux hydrocarbures liquides, ils ont connu une baisse de 13% par rapport au volume exporté au titre du 3e trimestre 2017. Il y est également mentionné que les exportations des hydrocarbures liquides ont été impactées principalement par le recours au processing du pétrole brut, pour la satisfaction des besoins du marché national en essence et en gasoil, c'est-à-dire que Sonatrach a fait raffiner une partie de son pétrole à l'étranger pour, évidemment, en tirer du carburant.