Le premier responsable de l'hôpital a révélé qu'il a été découvert un entrepôt situé derrière le service de rééducation où se trouvaient des denrées alimentaires, “détournées” des cuisines. Répondant à l'appel de la section Ugta du CHU d'Oran, les travailleurs ont observé avant-hier un sit-in de protestation. Il s'agissait pour les syndicalistes de dénoncer “les mesures arbitraires, le harcèlement moral des travailleurs et le climat d'instabilité...” provoqués par des décisions prises par le nouveau directeur général. Contacté par nos soins, ce dernier nous a donné une lecture très différente pour expliquer cette sortie de la section Ugta. En effet, le DG du CHU d'Oran a révélé qu'en date du 25 mai, il a été découvert un entrepôt situé derrière le service de rééducation où se trouvaient des denrées alimentaires, “détournés” des cuisines de l'hôpital. “Des paniers remplis sortaient quotidiennement. Les week-ends, ce sont, me dit-on, des véhicules particuliers qui venaient au niveau de cet entrepôt dont la clé se trouvait chez un agent d'hygiène. Une plainte a été déposée. Cela ne pouvait se faire qu'avec la complicité manifeste des employés. J'ai pris la décision d'opérer un changement de l'ensemble du personnel travaillant dans les cuisines... C'est pour cela que maintenant je suis traité de haggar. C'est une honte de prendre la nourriture des malades de l'hôpital...”, dira-t-il. Notre interlocuteur ira plus loin en révélant que la facture des denrées alimentaires est de 5 milliards de centimes pour l'année 2004, et de lâcher avec un humour grinçant : “À ma connaissance, aucun malade n'a eu droit à du poulet, de la viande où des laitages !” L'autre raison, selon le DG du CHUO, des attaques portées contre lui, c'est d'avoir demandé un bilan financier des œuvres sociales. Un dossier au passif très lourd et pour lequel l'ancienne section Snapap du CHUO avait demandé des enquêtes. Pour le DG du CHUO, son seul souci, nous dit-il, est de faire en sorte que les malades puissent bénéficier des meilleurs soins au Chuo, ce qui est leur droit. Va-t-on vers une mise à plat des pratiques qui ont gangrené le CHUO depuis des décennies ? Dans les années 1990, une enquête de l'IGF avait décortiqué la gestion du CHUO, démontrant, déjà à l'époque, toutes les aberrations, les gabegies et les arrangements qui caractérisaient cet hôpital. Un rapport qui n'avait pas connu de suite. À l'évidence depuis, les choses ne se sont pas arrangées. F. BOUMEDIENE