Selon lui, les relations sexuelles non protégées restent le facteur n°1 de la contamination en Algérie. Au centre de référence régional de prise en charge des personnes vivant avec le virus du sida de plusieurs wilayas de l'est du pays dont Biskra, M'sila, Béjaïa, BBA, El-Oued, Khenchela, Sétif…, le nombre cumulé depuis 1986, date de diagnostic du premier cas jusqu'à ce jour, est de 630 cas, dont 198 de la wilaya de Sétif et 100 du chef-lieu de wilaya. Selon Pr Abdelmadjid Lacheheb, médecin-chef du service d'infectiologie du CHU Sâadna-Abdennour de Sétif, les relations sexuelles non protégées restent le facteur n°1 de la contamination en Algérie. "Depuis les années 1990, en Algérie, l'infection est devenue autochtone, et le nombre de cas ne fait qu'augmenter. Ainsi, le nombre de cas cumulés de 1985 au 30 septembre 2018 s'élève à 12 083. L'analyse de ces chiffres laisse apparaître qu'entre 1985 et 2005, soit en 20 ans, le nombre cumulé était de 2363, et de 2006 à 2018 soit en 12 ans, on a enregistré 7691 cas, le nombre a été multiplié par trois", nous dira Pr Lacheheb. Et de renchérir : "Au moment où la tendance à l'échelle mondiale se fait vers la baisse avec de moins en moins de nouvelles infections, en Algérie, on enregistre plus de cas, voire une hausse des chiffres liés à cette maladie. La seule explication c'est que la maladie reste un tabou, et le dépistage reste très faible par rapport aux moyens disponibles et à l'universalité et la gratuité des soins." Le spécialiste a tenu à souligner que le traitement antirétroviral est disponible et gratuit. Il reste le meilleur moyen de prévention contre le sida. En effet, il prévient la transmission de la mère à l'enfant, chez les couples séro-discordants, à savoir lorsque l'un des conjoints est négatif. Il est à souligner aussi qu'un malade correctement traité ne transmettra plus le virus et ne constituera plus de danger pour autrui. "C'est la raison principale qui est à l'origine de la recommandation faite en 2015 par l'Onusida sous le signe «Tester et traiter», c'est-à-dire traiter toutes les personnes vivant avec le VIH (PVIH) dès le diagnostic. Ils sont à l'origine de l'objectif de l'Onusida qui vise à éliminer le sida d'ici 2030, en atteignant les 3 cibles : 90 – 90 – 90, à savoir 90% de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% l'ensemble des personnes infectées par le VIH diagnostiqués reçoivent le traitement antirétroviral durable et 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale indétectable", a indiqué notre interlocuteur. À noter que le slogan national retenu par le département de Mokhtar Hasbellaoui est "Moi, j'ai fait mon test, et toi ?". Il est à rappeler que les recommandations nationales prévoient le dépistage intégré HIV, hépatite virale B et hépatite virale C. FAOUZI SENOUSSAOUI