Industrie alimentaire : une délégation omanaise visite le groupe "LaBelle" pour examiner les opportunités de partenariat    Le Fonds souverain algéro-omanais commun donnera une forte impulsion aux investissements dans les deux pays    Ghaza: au moins 92 martyrs et des centaines de blessés depuis le début du cessez-le feu    Début à Addis-Abeba des travaux du conseil exécutif de l'UA    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 48.222 martyrs et 111.674 blessés    Pluies orageuses sur les wilayas du centre jeudi    L'affiche MCA-JSK, l'ESM et l'USB sommés de réagir    COA : L'AG des athlètes olympiques,des médecins et des journalistes, ce jeudi    Santos : Neymar loupe la deuxième marche    Augmentation du soutien au livre en 2025    Huit pièces en lice à Annaba    TSGP: le ministre nigérian du Pétrole affirme l'engagement de son pays à réussir le projet    Krikou souligne le rôle actif des jeunes dans l'édification constitutionnelle de l'Etat et la préservation des acquis    Saihi met en avant les efforts de l'Etat dans la prise en charge des patients atteints de cancer    Cyclisme/Tour d'Algérie 2025 (3e étape) : l'Algérien Yacine Hamza décroche un 3e succès de rang et reste en jaune    Le recteur de Djamaâ El-Djazaïr préside une réunion préparatoire en prévision du mois de Ramadhan    L'APN prend part à la 3e réunion du comité préparatoire de la Conférence des présidents de parlements 2025    Le ministre de la Santé rencontre les membres du SNAPSY    Fédération algérienne de handball: l'Assemblée générale élective le 6 mars prochain    Aviron/Championnat national en salle 2025: Douera accueillera la compétition les 21 et 22 février    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie au Liban    Illizi: une vingtaine d'artistes nationaux et étrangers à l'exposition N'Ajjer d'arts plastiques    Ouled Djellal: La dépouille mortelle du moudjahid Mohamed Labiad inhumée au cimetière de Sidi Khaled    L'UGTA disponible pour un dialogue «approfondi»    Coup d'envoi d'une caravane d'aide au peuple palestinien    Arrestation de cinq dealers    Journée d'étude sur «Le cancer en Algérie», mardi prochain    Des colons prennent d'assaut la mosquée Al-Aqsa    Les principaux indicateurs économiques    Wilayas de l'Ouest Installation des présidents et procureurs généraux des Cours de justice    MAE iranien : Le projet de déplacement forcé des habitants de Ghaza s'inscrit dans le plan colonial d'«effacement de la Palestine»    L'imprudent et impudent Donald Trump dévoile les enjeux de la guerre proxy à Ghaza    La maison des Brontë à Haworth en Angleterre    Un crime horrible qui fait encore des victimes    Saïd Chanegriha se rend aux entreprises Bharat Forge Limited et Larsen And Toubro    Les travaux seront lancés au cours de l'année 2025        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La dialectique des "gilets jaunes"
Derrière l'Actu
Publié dans Liberté le 06 - 12 - 2018

Depuis qu'il a émergé, à la fin octobre 2018, le mouvement dit des "gilets jaunes" n'en finit pas de faire des vagues. Perçu initialement comme un simple agrégat de protestations qui s'estomperait avec le temps, celui-ci perdure. Et il va jusqu'à défier le pouvoir français, voire, potentiellement, sa stabilité. On peut penser que les médias parlant de ces évènements comme d'une "guerre civile" sont dans l'excès. Pour autant, les violences qui accompagnent les actions de certains "gilets jaunes" dépassent, de fait, les bornes auxquelles sont censées se limiter les contestations dites pacifiques.
De quoi est parti ce mouvement ? Pour les uns, c'est la décision du gouvernement français de procéder à une hausse des taxes sur le carburant qui est en cause ; pour les autres, ce sont plus généralement les politiques économiques préconisées par Emmanuel Macron et le gouvernement français, et ce qu'elles portent en termes de "démantèlement des acquis sociaux", qui génèrent un sentiment de révolte populaire. Et ces derniers d'ajouter que si des casseurs se sont probablement glissé dans les rangs des "gilets jaunes", cela ne devrait pas pour autant nous pousser à décrédibiliser le mouvement dans son entier.
En tous cas, les passions déchaînées dans les médias français, entre qui voit dans les "gilets jaunes" l'expression d'un mouvement de type anarchiste et violent, et qui jette plus allègrement la pierre à un gouvernement accusé de favoriser les riches plutôt que les modestes, reflètent bien l'ampleur et du débat, et de la crise.
Malgré les récupérations politiciennes, il est dur de douter de la sincérité de manifestants excédés par les effets des politiques socioéconomiques courant en France. L'impression de déconnexion donnée par le gouvernement devant les priorités et besoins du commun des Français n'ont pour leur part rien arrangé à la situation.
Le pouvoir français a beau dénoncer une "dérive" de ce mouvement, sa "violence", voire son caractère "homophobe" et "raciste", l'aboutissement des courses a plutôt mis le gouvernement face à ses contradictions. L'annonce faite par le Premier ministre français Edouard Philippe de la suspension de certaines taxes et mesures à l'origine de cet épisode sont, dans les faits, un aveu d'erreur. Mais elles ne paraissent pas suffire à mettre un terme au mouvement populaire ainsi lancé.
Il faudra bien du temps à Emmanuel Macron avant que de pouvoir, éventuellement, renverser la dynamique sociopolitique en sa faveur ; mais son salut peut venir du fait que la mémoire du peuple est généralement courte.
Parallèlement, le cœur des "gilets jaunes" se voit pour sa part des raisons de croire en un avenir meilleur. Parti de rien sinon d'une contestation légitime, sans leader attitré ou connu, fort d'une médiatisation amplifiée par les réseaux sociaux mais aussi – ne l'oublions pas – par les supports médiatiques plus traditionnels, le mouvement a d'ores et déjà fait date. Et cette forme, renouvelée plutôt que réellement nouvelle, d'action collective et de contestation de l'ordre socioéconomique ambiant, ne manquera pas de faire des émules. Le fait pour les "gilets jaunes" d'avoir suscité des vocations au-delà des frontières de l'Hexagone le montre déjà. Faut-il pour autant voir dans les "gilets jaunes" une répétition des "Révolutions de couleur", voire du "Printemps arabe" ? Oui, si l'on admet la difficulté à croire en un bouleversement des structures gouvernantes ou en un démantèlement des systèmes en place.
On fantasme souvent sur les formes de contestation populaire, sur l'avènement du marxisme, sur la "révolution du prolétariat" ; cela viendra peut-être. Mais pas nécessairement maintenant. Les Français ont été touchés dans leur portefeuille ; ils ont réagi, et à raison.
Il y a cependant fort à parier que ceux-ci rentreront leurs vestes une fois rassurés sur leurs perspectives de reste de mandat présidentiel. Il semble en aller ainsi de la nature humaine, certes prête à accoucher d'un esprit de solidarité, mais sans pour autant que celui-ci n'aille jusqu'à aller entièrement bouleverser les conventions. Les "gilets jaunes" ne sont ni mai 1968 ni même 1789. L'avènement de "la" Révolution paraît devoir encore attendre.
B. M.
(*) Directeur de Stractegia Consulting et enseignant universitaire à Madrid


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.