La marche initiée par la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques s'annonce comme un événement qui fera date et tout indique que la mobilisation des grands jours sera au rendez-vous aujourd'hui, dans les rues de Béjaïa. Les organisateurs de cette manifestation historique, qui se veut un "sursaut patriotique et salutaire", ambitionnent de mobiliser des dizaines de milliers de personnes, vu la large solidarité qu'a suscitée leur appel auprès des différents segments de la société, tant au niveau régional que national. En effet, la quasi-totalité des organisations sociales et professionnelles, des élus locaux, des militants associatifs, des acteurs politiques, des opérateurs économiques, des syndicalistes autonomes, des étudiants et autres personnalités ont tenu à exprimer leur soutien "indéfectible" au groupe Cevital et leur adhésion massive à l'initiative prise par les membres de la coordination nationale des comités de soutien. Hier encore, le Collectif des étudiants pour la défense de l'emploi et des investissements économiques a réitéré son appel à la marche d'aujourd'hui pour dire "oui à la création d'emplois et non à l'exclusion de notre wilaya de sa part du développement économique". Dans un communiqué posté sur sa page facebook et largement partagé sur les réseaux sociaux, ce collectif invite l'ensemble de la communauté universitaire à rejoindre massivement la marche populaire de ce mardi 11 décembre 2018, qui s'ébranlera depuis le complexe agroalimentaire de Cevital vers le siège de la wilaya de Béjaïa. "La wilaya de Béjaïa subit aujourd'hui une politique de sabotage économique et de discrimination révélée par le gel ou l'annulation de tous les projets structurants inscrits, à l'instar du CHU, de la double voie ferrée, du tramway, du téléphérique, du stade, du complexe pétrochimique, etc. et le blocage illégal et injuste, depuis mars 2017, de l'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital créateur de 1 000 emplois directs et de 100 000 indirects", lit-on dans le même communiqué. Les rédacteurs dudit document déplorent le fait que "le Conseil national des investissements (CNI) a prouvé cette discrimination, lors d'une réunion qui s'est tenue le 30 octobre dernier, en validant contre toute attente une liste de 25 wilayas où l'activité de trituration de graines oléagineuses est éligible aux avantages accordés à l'investissement et en excluant notre wilaya". Pour le collectif des étudiants de Béjaïa, le pouvoir en place vise à "détruire notre région par les pressions constantes exercées sur d'importants investisseurs, afin de les contraindre à délocaliser leurs investissements économiques vers d'autres wilayas, à l'exemple de Candia et de Soummam". Leur but, explique-t-ils, est "d'appauvrir la région en anéantissant son énergie et son esprit de créativité, en annihilant son savoir et son savoir-faire et en poussant ses compétences à un exil intérieur et même extérieur qui se fait souvent dans des conditions dramatiques (harragas)". Rappelant leur qualité "d'avant-garde de la société", et en tant que "futurs employés et employeurs", ils soulignent que l'objectif de leur structure organisationnelle est "la défense de l'emploi et de tous les investissements économiques en général et, en particulier, les investissements qui garantissent le passage d'une économie rentière vers une économie diversifiée, ce qui permettra des exportations hors hydrocarbures et favorisera la création de richesses et d'emplois". Kamal Ouhnia