RESUME : Encouragé par les cris de sa femme, Boualem s'en prend à Nawel. Il la tabasse. Sans l'intervention et les menaces de sa belle-mère Taklit, il aurait continué. Il emmène Farida aux urgences. Quand Hamid rentre, Nawel est peinée. Il l'accuse d'avoir fait exprès… Farida a la jambe dans un plâtre jusqu'à la cuisse. Elle s'appuie sur des béquilles pour se déplacer. Boualem reste près d'elle, il l'aide à s'installer sur le canapé du salon. Sans même avoir repris son souffle, elle se met à pleurer. Hamid est sous le choc. Le fait de savoir que sa mère a une fracture, l'a secouée. Ses larmes le touchent beaucoup. Une fracture à son âge peut prendre beaucoup de temps pour guérir. Entre plusieurs sanglots, elle lui raconte sa version des faits. Ce qu'il avait pris pour un accident involontaire prend l'allure d'un acte mûrement réfléchi. - Dès qu'elle m'a vue, elle a renversé l'eau savonneuse sur mon passage. Je n'ai pas eu le temps de voir venir. Je me suis retrouvée avec une terrible douleur à la jambe. D'ailleurs, j'ai encore mal. Le médecin m'a donné des calmants. - Ce n'était qu'un accident maman. Tu vas vite guérir. - Peut-être, mais, désormais, je vais devoir rester sur mes gardes, répond-elle. Jamais je ne pourrais lui faire confiance. Je savais qu'elle ne nous aimait pas mais, qu'elle s'en prenne à moi, jamais je n'aurais cru qu'elle en aurait eu l'idée. - Tu exagères maman, elle ne vous déteste pas ! - Inutile de tenter de la défendre, elle a agi sous la pulsion de la haine. Rien ne peut pardonner son acte, insiste-t-elle. Je ne veux plus vivre ici. Je préfère vivre sous un pont et sur un carton que de rester ici ! Dès que je n'aurais plus mon plâtre, je partirai ! - Non, non. Tu es chez toi. Tu ne partiras pas, crie Hamid. Tu es chez toi. Il est en colère. Il retourne à sa chambre. Nawel se redresse à son entrée et elle a le regard méfiant. Elle sait qu'il lui en veut. Cela se voit. - Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi m'as tu mis dans cette situation ? - Je n'ai rien fait, dit-elle. Même si tu crois le contraire. Si je ne craignais pas que tu te défoules sur moi, je dirais qu'elle l'a fait exprès, a-t-elle le courage d'ajouter. Tout cela dans le but de mettre la pression sur toi et de pouvoir te manipuler. Si on tombe dans son piège, il ne restera rien de notre mariage… - Tu insinues qu'elle a tout prévu ? Comment peux-tu dire des choses aussi terribles ? Elle prévoit de partir d'ici, à cause de toi ! crie-t-il. - Ce ne sont que des mots, dit Nawel en larmes. Je te jure n'avoir rien fait, pour que cet accident arrive. Ta mère est très maline. C'est une vraie peste. C'est le mot qu'elle n'aurait pas dû dire. Hamid laisse sa colère éclater et la frappe d'une gifle. Nawel se sent de nouveau mal. Très mal. Hamid s'approche d'elle et se rend compte qu'elle est inconsciente. Il regrette déjà son geste, dicté par la colère. - Nawel ! Nawel ! Il la prend par les épaules et la secoue doucement. Comme elle ne revient pas à elle, il panique et sort de la chambre. Son père remarque son visage pâle et affolé. - Qu'est-ce qui se passe ? - Elle n'est pas bien. Je lui ai donné une gifle et elle a perdu connaissance. Est-ce que tu peux aller chercher un médecin ? lui demande Hamid. Je veux rester ici… - Elle est en train de jouer la comédie, glisse sa mère, pour toucher ton cœur. Pour avoir ton pardon. Mais Hamid connaît bien sa femme, ses qualités et ses défauts. Nawel sait tout faire sauf jouer la comédie… (À suivre) A. K. [email protected]