RESUME : Nawel a profité de la gentillesse de Dr Fatima pour avoir une ordonnance, au nom de sa belle-mère. Elle la montre à son responsable. Elle est un peu plus tranquille. Elle rentre chez elle et profite de l'eau courante, pour faire le grand ménage. Et c'est la catastrophe… Une pluie de coups s'est abattue sur Nawel. Son beau-père Boualem n'y est pas allé de mains mortes. Pour tenter d'y échapper, elle s'est tournée vers le mur, les mains sur la tête mais chaque coup qu'elle reçoit est plus violent que le précédent. Sa belle-mère Farida n'a pas cessé de crier. -Dès qu'elle m'a vue, elle a versé l'eau savonneuse, dit-elle, avant de l'accuser. Elle l'a fait exprès. Elle voulait ma mort. Peste ! -Dis à ton mari d'arrêter ! S'il continue à la frapper, c'est elle qui va mourir, s'écrie la vieille Taklit qui n'osait pas s'approcher de son gendre, tant il est furieux. -Tais-toi, vieille ! rétorque ce dernier. Tu aimes toujours te mêler de ce qui ne te regarde pas. Pour une fois, pense à ta fille. Cette réflexion interpelle, une nouvelle fois, la conscience de Taklit. Elle prend son courage, à deux mains et s'approche d'eux. Au risque de recevoir des coups, elle s'interpose entre eux. -Si tu ne veux pas avoir du sang sur les mains, tu devrais écouter la voix de la raison, lui dit-elle. Pousse-toi de là ! Nawel n'entendra rien de plus. Elle perd connaissance et Boualem se détournera pour aller vers sa femme. Il porte Farida au salon. -Vas lui chercher une robe plus présentable ; je vais l'emmener aux urgences. J'espère qu'elle n'a pas eu de fracture. Pendant que les filles aident leur mère à se changer, Boualem retourne au couloir et, voyant que sa belle-mère tenait la tête de Nawel, il lui dit : -Elle est en train de la jouer ! Si tu ne te lèves pas tout de suite, je te donnerai des coups de pied !la menace-t-il. -Laisse nous... rétorque Taklit. Tu ne vois pas qu'elle est inconsciente ? Si tu oses t'approcher, j'appellerai la police ; je te jure que je n'hésiterais pas. Boualem aurait certainement mis sa menace à exécution si l'une de ses filles ne l'avait pas appelé pour le prévenir. -Papa, elle est prête. Boualem prend sa femme et l'emmène en taxi aux urgences de l'hôpital. Pendant ce temps, et à la demande de leur grand-mère, les filles l'aident à transporter Nawel à sa chambre, puis terminent le ménage, à sa place. Elles préparent le dîner. Hamid n'est toujours pas rentré de son travail malgré l'heure tardive. Nawel est revenue à elle mais elle ne peut pas soulever la tête. Tout le haut de son corps la fait souffrir. Elle pleure. Elle constate sans joie que sa mère avait raison. Elle en a eu la preuve. En plus de la pression morale dans laquelle elle se débat depuis des semaines, son beau-père n'a pas hésité à s'en prendre à elle. Il l'a tabassée à mort. Elle ignore comment Hamid réagira. Depuis la veille, en refusant de s'occuper de sa mère, il l'a surprise en la boudant. Le fait de partir, sans même la réveiller, est la preuve qu'il lui tient rancune. Ce soir, elle sait que sa belle-famille allait justifier son acte impulsif. Quand elle entend la voix de son mari, elle a envie de se lever mais le moindre mouvement lui arrache un cri de douleur. Hamid entre dans la chambre et demande : -Qu'est ce que tu as osé faire ? -Rien… Qu'est ce qu'ils t'ont dit ? soupire la jeune femme. -Que par ta faute maman a chuté. Avec peu de chances, elle s'en sortira avec une entorse. Qu'est ce qui t'a pris de vouloir faire le ménage ? -Je n'ai rien fait de mal ; je voulais juste nettoyer à grande eau. Nawel a beau dire la vérité, il ne semble pas la croire. Le cœur meurtri, elle le voit partir en claquant la porte. Il est retourné au salon, auprès de sa famille. Elle l'imagine avec ses parents. Elle était inconsciente quand Boualem a emmené Farida. Elle ne peut pas imaginer la tête que fait son mari lorsque ces deux derniers rentrent… (À suivre) A. K. [email protected]